CHAUVIN Martial

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

Né le 30 juin 1903 à Paris (XXe arr.), mort le 12 mai 1995 à Quincy-sous-Sénart (Essonne) ; ouvrier ébéniste ; militant communiste de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) ; résistant ; déporté à Sachsenhausen en Allemagne ; militant de Saint-Maurice (Seine, Val-de-Marne).

Fils d’un menuisier et d’une brodeuse, Martial Chauvin, ouvrier ébéniste, apparaît sur les listes électorales de Romainville en 1930. Il épousa en 1922 en mairie de Bagnolet Marcelle Nicolas, ouvrière en chaussures originaire de Paris (IIIe arr.).
Il fut élu conseiller municipal communiste de Romainville le 12 mai 1935, sur la liste dirigée par Pierre Kérautret.

Mobilisé en 1939, le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 15 février 1940 pour appartenance au Parti communiste. Il déménagea et vivait au 266 Grande Rue à Saint-Maurice (Seine, Val-de-Marne), à la suite de filatures, il fut interpellé par trois inspecteurs de la BS2 sur son lieu de travail le 12 octobre 1942. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, il fut interrogé sans être brutalisé, mais fut privé de nourriture pendant six jours.

Transféré au Dépôt, il y resta plus d’une quinzaine de jours. Il fut livré à la Gestapo. Interrogé, il fut frappé lors des interrogatoires, puis incarcéré à la prison du Cherche-Midi administrée par les Autorités allemandes.

Emprisonné au fort de Romainville, il était le 24 janvier 1943 dans le convoi de mille quatre cent soixante-six hommes qui partit de Compiègne à destination de Sachsenhausen en Allemagne. En fin de convoi dans plusieurs wagons 230 femmes dont beaucoup de communistes étaient déportées à Auschwitz en Pologne.
Il fut affecté au kommando de travail des usines Heinkel, le plus important camp annexe de Sachsenhausen. Les barbelés ceinturaient le vaste espace boisé de Germendorf, un village situé à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Orianenbourg, où alternaient les blocks de déportés et les halls de fabrication du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Le camp compta jusqu’à 8000 détenus en 1944.

Après son retour, il témoigna le devant la commission rogatoire qui enquêtait sur les agissements des policiers lors des arrestations de résistants. Estimant que les policiers qui l’arrêtèrent étaient responsables de sa déportation, il porta plainte contre eux.

Martial Chauvin fut homologué Déporté interné résistant (DIR).

Il épousa en deuxième noce, le 12 octobre 1946 Mireille Gaillard, sténo-dactylo, une ancienne internée politique évadée qui fut conseillère municipale de Saint-Maurice et tête de liste communiste aux élections du 21 mars 1965. Ils avaient une fille née en 1940.

Le 27 avril 1952, à Saint-Maurice, il fut élu délégué suppléant sur la liste de l’Union républicaine et résistante pour l’élection du Conseil de la République.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19715, notice CHAUVIN Martial par Daniel Grason, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 décembre 2020, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10441/64/2 n° 23, 10451/76/1. — Arch. PPo. 83, 77 W 5357-301497. — Bureau Résistance GR 16 P 124955. — Arch. fédération communiste du Val-de-Marne. — Notes de Jean-Pierre Besse. — État civil de Paris (XXe arr.). — Site internet Match ID.

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