HÉBERT Jean, Aimable, Louis

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean Quellien

Né le 13 janvier 1926 à Caen (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à Caen (Calvados) ; sans profession ; résistant FTP homologué DIR.

Jean Hébert était le fils de Pierre Hyacinthe Aimable Joseph, marin du commerce et de Jeanne Augustine Marie Louis, sans profession. Il était célibataire.
Jean Hébert, domicilié à Caen, fut membre du groupe FTP de Caen avec ses amis Serge Dumont et Bernard Renault*.
Il fut arrêté le 10 février 1944 par l’inspecteur de police Lioult au cours d’une rafle de rue sans motif d’inculpation. Livré aux Allemands, il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Caen où il fut victime des exécutions sommaires perpétrées par les autorités allemandes le 6 juin, le jour même du Débarquement.
Suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Jean Hébert fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France » transcrite sur son acte de naissance le 27 décembre 1954 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 14/03/1959 publié au JO le 21/03/1959
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944 et sur.la plaque commémorative apposée sur la façade de l’église Saint-Jean-Eudes portant l’inscription : "La paroisse St-Jean-Eudes à ses Morts, 1939-1944.", à Caen (Calvados)
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197186, notice HÉBERT Jean, Aimable, Louis par Jean-Louis Ponnavoy, Jean Quellien, version mise en ligne le 28 novembre 2017, dernière modification le 18 novembre 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean Quellien

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 462 020 (nc) et SHD, Vincennes GR 16 P 287825 (nc).— Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen, Quellien J. [dir.], Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Caen, Conseil Général du Calvados, 2004.— Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie — Mémoire des Hommes (Mémorial GenWeb (Base des morts en déportation (1939-1945).— État civil.

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