ROUSSEAU Léon, Pierre, Marie, Francis

Par Jacques Colas, Bernard Geay

Né le 24 octobre 1921 à Bouguenais (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 1er novembre 2016 à Rezé (Loire-Atlantique) ; chaudronnier ; militant CFTC puis CFDT, élu du personnel à l’usine Sud-Aviation (devenue Aérospatiale puis Airbus) de Bouguenais, membre du Comité d’établissement et du CCE ; membre du PSU, conseiller municipal de Rezé de 1965 à 1977.

Léon Rousseau était l’aîné d’une famille de cinq enfants, dont deux décédés en bas âge. Son père, Pierre Rousseau (1893-1971) était employé aux chemins de fer dont il fut radié pour raisons médicales. Il travailla ensuite comme manœuvre dans le bâtiment. Sa mère, Marie Rousseau, née Ortais (1897-1934), était mère au foyer. Elle mourut de la tuberculose à l’âge de trente-sept ans. La famille était catholique pratiquante et Léon fut scolarisé dans une école confessionnelle.

Après le certificat d’études obtenu à l’âge de treize ans, il travailla chez un jardinier pendant deux ans. Ensuite, en 1936, il devint apprenti chez un maréchal-ferrant où il resta dix-huit mois, tout en suivant des cours du soir. Il occupa divers autres emplois jusqu’au début de la guerre. Pendant l’Occupation, il fut embauché un temps comme manœuvre dans l’entreprise d’André Morice (qui deviendra ministre sous la IV° République et maire de Nantes en 1965), puis chez un charpentier à Nantes.

En novembre 1942, il fut réquisitionné et envoyé en Allemagne pour travailler chez BMW à Eisenach. Cette usine fabriquait des motos et des side-cars destinés à l’Afrika Korps. Il y fut électricien au service entretien et apprit à parler la langue allemande. Le front se rapprochant et les bombardements aériens s’intensifiant, l’usine BMW et son personnel furent transférés dans une mine de sel jusqu’à sa libération par les troupes américaines en avril 1945. Léon Rousseau put rentrer chez lui à Rezé le 20 avril 1945. Il reprit ensuite son travail de charpentier.

Fin 1945, il entra au centre de Formation professionnelle pour adultes (FPA) de Nantes pour une formation de tourneur qu’il ne mena pas à terme. Il chercha alors du travail dans la métallurgie et fut embauché comme électricien à l’usine des Batignolles à Nantes en 1946. Il y côtoya Gilbert Declercq et se syndiqua à la CFTC. Par la promotion sociale – cours théoriques le soir et pratique le samedi – Léon Rousseau obtint avec mention le CAP de chaudronnier en 1953.

En novembre 1954, il entra comme ouvrier chaudronnier à l’usine de la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest (SNCASO) située à Bouguenais, banlieue limitrophe de Nantes, qui deviendra Sud-Aviation en 1960. Il participa au conflit des métallos nantais de 1955. L’année suivante, il fut élu délégué du personnel puis au Comité d’établissement dont il fut le trésorier de 1972 à 1974, lorsque la CFDT devint la première organisation syndicale et que le secrétariat du CE était assuré par André Lebreton. Il fut aussi secrétaire du CHS au niveau national et siégea de nombreuses années au Comité central d’entreprise, en particulier à la commission « logement ».

Avec Jean Lucas, André Lebreton et François Le Madec, Léon Rousseau fut l’un des animateurs de la section CFDT au moment de la grève de mai-juin 1968 à Sud-Aviation Bouguenais. Démarrée le 14 mai, après plusieurs semaines de débrayages pour obtenir la compensation salariale des réductions d’horaires de travail. Cette grève avec occupation de l’usine et retenue du directeur, fut le déclencheur et le symbole du mouvement de grève générale en France. Elle dura un mois plein.

Adhérent au Mouvement de libération du peuple (MLP) dans les années 1950 puis au PSU, Léon Rousseau fut conseiller municipal de Rezé de 1965 à 1977 sur la liste d’Union de la gauche conduite par Alexandre Plancher. Il milita également à l’Association syndicale des familles (ASF). Il participa aussi à l’Union locale et à la section locale des Retraités CFDT.

Il s’était marié en 1946 avec Marcelle Jézéquélou (1922-2012) qui lui donna trois enfants : Michel (1947), Danielle (1948) et Norbert (1951).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197197, notice ROUSSEAU Léon, Pierre, Marie, Francis par Jacques Colas, Bernard Geay, version mise en ligne le 22 novembre 2017, dernière modification le 11 avril 2018.

Par Jacques Colas, Bernard Geay

Sources : L’Aubépine de mai, chronique d’une usine occupée – Sud-Aviation – Nantes 1968, édition CDMOT Nantes, 1988. – Entretien avec Léon Rousseau le 1er mars 2016.

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