MORLAS Jean, Mathurin

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 25 octobre 1897 à Saint-Marcel (Morbihan), exécuté sommairement dans la nuit du 19 au 20 juin 1944 à Saint-Marcel ; ouvrier agricole ; FFI.

Jean Morlas
Jean Morlas

Jean Morlas était le fils de Jean Baptiste Morlas et de Joséphine Quenderff. Il avait épousé le 25 juin 1922 Albertine Virginie Ménezo, décédée. Il avait deux enfants et était domicilié dans le bourg de Saint-Marcel (Morbihan), où il exerçait la profession d’ouvrier agricole.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés environ 2000 maquisards appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs-et-partisans français (FTPF), encadrés par 200 parachutistes SAS (Special air service) de la France libre, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Constatant que les parachutistes et les résistants qui les avaient tenus en échec avaient réussi à se replier en bon ordre, les Allemands se livrèrent à des représailles. La Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la Gestapo, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, pillages et incendies de fermes, massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 20 juin 1944, six hommes furent exécutés en bordure d’un chemin creux à l’entrée du bourg de Saint-Marcel. Leurs corps ne furent retrouvés que le 27 mai 1965, à la suite du témoignage d’un habitant de Guégon (Morbihan), Louis Le Guennec, qui avait été pris en otage par les Allemands en juin 1944 et qui, le 21 juin 1944, fut contraint avec deux autres otages de creuser une fosse commune pour y enterrer les corps criblés de balles. Parmi ces six hommes, deux étaient domiciliés à Saint-Marcel, Jean Morlas et Pierre Moussard. Les quatre autres, domiciliés à Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan), Raymond Dénécé, Marcel Robert, François Rio et son frère Joseph Rio, étaient venus participer à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué par la Wehrmacht.

Un jugement rendu par le tribunal civil de Ploërmel le 21 août 1947 et transcrit en mairie de Saint-Marcel le 2 septembre 1947 a déclaré « constant » le décès de Jean Morlas « survenu vers le 18 juin 1944 », et a ordonné « la transcription du jugement déclaratif sur les registres d’état-civil de Saint-Marcel et sa mention en marge de l’acte de décès le plus rapproché de la date du 18 juin 1944 ».

Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

À Saint-Marcel, le nom de Jean Morlas est inscrit sur le « monument des fusillés » érigé près du lieu de l’exécution, et sur le monument aux morts de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197212, notice MORLAS Jean, Mathurin par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 23 novembre 2017, dernière modification le 9 septembre 2019.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Jean Morlas
Jean Morlas
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 431926. — AVCC, Caen, AC 21 P 98027. — Mémorial GenWeb. — Panneau signalétique du monument des fusillés dans le bourg de Saint-Marcel (photo). — État civil, Saint-Marcel (transcription du jugement déclaratif de décès du tribunal civil de Ploërmel).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable