RIO Joseph, Jules, Marie

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 26 août 1905 à Rochefort-en-Terre (Morbihan), exécuté sommairement le 19 - 20 juin 1944 à Saint-Marcel ; FFI.

Joseph Rio
Joseph Rio

Joseph Rio était le fils de Joseph Marie Rio, tanneur, et de Marie-Joseph Étienne, débitante, domiciliés au Vieux bourg en Rochefort-en-Terre (Morbihan). Il avait épousé Marguerite Charlotte Louise Adrienne Prunier et exerçait la profession de contremaître-tanneur à Rieux en Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan).

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés environ 2000 maquisards appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs-et-partisans français (FTPF), encadrés par 200 parachutistes SAS (Special air service) de la France libre, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Constatant que les parachutistes et les résistants qui les avaient tenus en échec avaient réussi à se replier en bon ordre, les Allemands se livrèrent à des représailles. La Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la Gestapo, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, pillages et incendies de fermes, massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 20 juin 1944, six hommes furent exécutés en bordure d’un chemin creux à l’entrée du bourg de Saint-Marcel. Leurs corps ne furent retrouvés que le 27 mai 1965, à la suite du témoignage d’un habitant de Guégon (Morbihan), Louis Le Guennec, qui avait été pris en otage par les Allemands en juin 1944 et qui, le 21 juin 1944, fut contraint avec deux autres otages de creuser une fosse commune pour y enterrer les corps criblés de balles. Parmi ces six hommes, deux étaient domiciliés à Saint-Marcel, Jean Morlas et Pierre Moussard. Les quatre autres, domiciliés à Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan), Raymond Dénécé, Marcel Robert, Joseph Rio et son frère François Rio étaient venus participer à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué par la Wehrmacht.

Un jugement du tribunal civil de Vannes rendu le 28 avril 1947 et transcrit en mairie de Saint-Martin-sur-Oust le 23 mai 1947 a déclaré « constant, comme étant survenu vraisemblablement à Saint-Marcel vers le 18 juin 1944 », le décès de Joseph Rio ».

Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Dans le Morbihan, les noms de Joseph Rio et de François Rio sont inscrits sur le « monument des fusillés » érigé près du lieu de leur exécution à Saint-Marcel, et sur la liste « 1939-1945 » du monument aux morts de Saint-Martin-sur-Oust. Le nom Joseph Rio figure aussi sur le monument aux morts de Monterblanc (homonyme ?).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197242, notice RIO Joseph, Jules, Marie par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 24 novembre 2017, dernière modification le 26 juillet 2019.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Joseph Rio
Joseph Rio
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Monterblanc
Sur le monument aux morts de Monterblanc
SOURCE ;
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : SHD, Vincennes GR 16 P 511998. — " Vingt-et-un ans après un otage de Guégon retourne à Saint-Marcel où il avait été contraint d’enfouir six victimes civiles ", Ouest-France, 29 - 30 mai 1965. — " Après la découverte d’une fosse commune à Saint-Marcel, exhumation des restes des six corps enterrés en 1944 ", Ouest-France, 5 - 6 - 7 juin 1965 . — " Hommage à nos martyrs ", Bulletin municipal de Saint-Martin-sur-Oust, mars 2013. — Panneau signalétique du monument des fusillés dans le bourg de Saint-Marcel (photo). — Mémorial Gen Web.— État-civil, Rochefort-en-Terre (acte de naissance) ; Saint-Marti-sur-Oust (transcription du jugement du tribunal civil de Vannes constatant le décès).

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