CHAVANNE Paul, Henri

Ses parents étaient instituteurs, son père, Lèon, Paul Chavanne était militant syndicaliste et surtout coopérateur. Paul Chavanne effectua toute sa scolarité au lycée Poincaré à Nancy. Élève de khâgne, il se présenta en 1935 au concours de l’École normale supérieure sans réussir, et obtint un diplôme d’études supérieures de lettres.

Mobilisé à l’école des officiers de réserve de Saint-Maixent, dont il sortit lieutenant, il fut fait prisonnier en 1940. Il s’évada en 1941, rejoignit la Provence, travailla comme ouvrier agricole, puis devint professeur de lettres classiques au lycée Thiers à Marseille. Il se maria en juillet 1943 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Le couple eut un fils.

Paul Chavanne fut, à Marseille, l’un des animateurs du Comité national des professeurs clandestin, branche du Comité national des intellectuels qui correspondait pour la zone sud au Front national universitaire de la zone nord.

En 1945, le CNP récupéra un local rue Roux de Brignoles à Marseille et Paul Chavanne y collabora activement (conférences, cours, expositions). Il assura l’éditorial et la critique cinématographique du Patriote de Provence, hebdomadaire des milices patriotiques.

Il collabora au service de presse du commissaire de la République Raymond Aubrac. Parallèlement il fut l’un des artisans avec Jean-Paul Beau de la naissance du Syndicat national de l’enseignement secondaire affilié à la Fédération générale de l’enseignement CGT, dont il fut le responsable du bulletin syndical.

En 1946, Paul Chavanne devint inspecteur de la Jeunesse et des Sports, responsable des équipements sportifs et des centres de vacances. Il fonda et présida le comité départemental de la Jeunesse au plein air et devint membre, puis vice-président, de son bureau national jusqu’en 1981. Pendant cette période, il créa le Ciné-club de Marseille dont il resta longtemps l’animateur et travailla avec les Amis de la Cinémathèque et l’Office du Cinéma de l’Enseignement.

En 1950, Paul Chavanne revint à l’enseignement comme professeur de lettres classiques au lycée Marseilleveyre.

Il reprit son activité syndicale au SNES et à la section des Bouches-du-Rhône de la Fédération de l’Éducation Nationale dont il devint secrétaire général pour l’année 1950-1951 (durée statutaire alors d’un mandat). Il siégea aussi comme élu du personnel à la commission paritaire académique des certifiés.

Dans son lycée pilote, il s’intégra à l’expérience éducative dès le début, en devint l’animateur (étude de milieux, fêtes, carnaval, art dramatique, ciné-club, journal des élèves, L’Arlequin, bulletin de l’Association des Parents et Éducateurs (APEM), association culturelle. Helléniste de coeur, il organisa de nombreux voyages avec ses élèves en Grèce et laissa selon son ami Jean-Paul Beau, "le souvenir d’un maître d’une immense culture, exigeant, disponible".

Promu agrégé en 1973, il prit sa retraite en 1978. Il se retira dans le village franc-comtois de sa famille, où il décéda.

Il était chevalier de l’Ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d’honneur.