Né le 20 mars 1862 à Laag (Autriche) ; mort à Berlin le 13 mai 1929 ; militant socialiste ; théoricien du mouvement syndical ; beau-frère de Victor Adler.
Fils d’une famille riche, Adolf Braun fit ses études secondaires à Vienne ; il étudia ensuite l’histoire, l’économie politique et la philosophie à Bâle et obtint en 1886 le doctorat en philosophie à Fribourg-en-Brisgau. Alors qu’il était encore étudiant, il commença à s’intéresser aux problèmes du syndicalisme et présenta un mémoire sur les lois socialistes. Après ses études, il travailla à Vienne et fut rédacteur du journal Gleichheit (Egalité). Délégué au congrès de Hainfeld en décembre 1888, il y fut un des plus proches collaborateurs de Victor Adler, son beau-frère.
Attiré par le mouvement ouvrier allemand, il fut rédacteur à Dresde. A la fin de l’année 1898, il fut expulsé de Prusse avec interdiction de séjour en territoire prussien. II se réfugia alors à Nuremberg (Bavière) où il devint rédacteur en chef du journal socialiste Fränkische Tagespost. Il collabora également à la Münchnerpost (Courrier de Munich) et à la Neue Zeit (Temps nouveaux). Il retourna en 1906 à Vienne où il travailla à l’Arbeiter Zeitung (Journal des Travailleurs) et devint en 1907, avec Otto Bauer et Karl Renner, un des éditeurs de la revue Der Kampf (Le Combat). En même temps il collabora à de nombreuses publications syndicales autrichiennes et allemandes. Il retourna en 1913 en Allemagne et, pendant la Première Guerre mondiale, essaya d’empêcher la scission du S. P. D. tout en se situant à son aile gauche. Dans la Fränkische Tagespost, il fut un des premiers à exiger l’abdication de l’empereur Guillaume. La révolution de novembre 1918 lui permit d’obtenir la nationalité allemande qui lui avait été jusqu’alors refusée. En 1919, il fut élu député à l’Assemblée nationale constituante de Weimar. Braun participa également à l’élaboration du programme de Gœrlitz en 1921. Depuis le congrès de Cassel, en septembre 1920, il était secrétaire du comité exécutif du Parti social-démocrate allemand, et il joua également un rôle actif dans l’internationale socialiste. Il résida depuis lors à Berlin.
Brillant journaliste, théoricien du mouvement syndical en Autriche et en Allemagne, il est l’auteur de très nombreuses études économiques et sociales et de brochures de propagande publiées par les maisons d’édition socialistes.
ŒUVRES : Zur Statistik der Hausindustrie (Contributions aux statistiques de l’industrie domestique), Vienne, 1888, 41 p. — Die Arbeiterschutzgesetze der Europäischen Staaten, Bd I, Deutsches Reich (Les Lois de protection des ouvriers dans les Etats européens), t. I, l’Allemagne, Tübingen, 1890, 156 p. — Organisierbarkeit der Arbeiter (Les Ouvriers sont-ils organisables ?) 1900, 61 p. — Russland und die Revolution (La Russie et la Révolution, Nuremberg, 1906, 48 p. — Die Tarifverträge und die deutschen Gewerkschaften (Les Accords tarifaires et les syndicats allemands), Stuttgart, 1908, 99 p. — Die Gewerkschaften, ihre Entwicklung und Kämpfe (Les Syndicats, leur développement et leurs luttes), Nuremberg, 1914, 503 p. — Gewerkschaften. Betrachtungen und Ueberlegungen während des Weltkrieges, (Syndicats. Observations et réflexions au cours de la guerre mondiale), Leipzig, 1915, 168 p. — Der internationale Kongress zu Genf (Le Congrès international de Genève), Berlin, 1920.
Manuscrits : 168 lettres (1883-1928) à Kautsky, Institut international d’Histoire sociale, Amsterdam.
SOURCES : Biographisches Lexikon des Sozialismus (Dictionnaire biographique du socialisme), édité par Franz Osterroth, Dietz, Hannover, 1960, t. 1. — Arbeiter Zeitung (Journal des Travailleurs), 14 mai 1929.