Né le 6 février 1866 à Gross Meseritsch près de Brünn ; mort en camp de concentration en 1942 ; militant et historien socialiste ; auteur d’une Histoire du mouvement ouvrier autrichien en cinq volumes.
Étudiant pauvre, Ludwig Brügel adhéra au Parti social-démocrate à Brünn (Brno) en 1884, par l’intermédiaire de Bardorf. Il eut une jeunesse très difficile, obligé pour survivre d’accepter chaque jour l’aumône d’un repas que les riches bourgeois de l’époque accordaient alors aux étudiants pauvres ; chaque jour il devait changer d’hôte. Finalement, il trouva un poste subalterne dans un journal bourgeois.
Très tôt il s’engagea dans la voie du militantisme, se consacrant surtout à l’éducation populaire. S’étant établi à Vienne, il enseigna dans les universités du soir la sténographie, l’histoire, la « logique et la rhétorique ». Il compta parmi ses élèves de futurs dirigeants du mouvement ouvrier, tels Schuhmeier et Winarsky.
Au cours des événements du 12 novembre 1918, jour de la proclamation de la République, Brügel perdit un œil par une balle perdue.
Le premier chancelier d’État de la République, Renner, le nomma chef du service de presse de la chancellerie. Entre 1922 et 1925 parurent les cinq volumes de son Histoire de la Social-démocratie autrichienne, des origines à 1918. Bien que sa préoccupation essentielle ait été la recherche historique, Brügel publia de nombreux articles dans les divers organes du Parti social-démocrate. Après l’Anschluss, il fut victime des persécutions raciales : arrêté et déporté, il périt en camp de concentration.
ŒUVRES : Von Gestern und Heute. Soziale Gedichte (D’hier et d’aujourd’hui. Poèmes Sociaux) Vienne, 1894, 88 p. Soziale Gesetzgebung von Œsterreich 1848-1918 (Législation sociale de l’Autriche, 1848-1918), ouvrage préfacé par Hanusch, Vienne, 1919, 254 p. — Geschichte der œsterreichischen Sozialdemokratie, cinq volumes (Histoire de la social-démocratie autrichienne), Vienne, 1922-1925.
SOURCE : Arbeiter Zeitung (Journal des Travailleurs), 6 février 1926.