Par Friedrich Vogel
Né ie 6 avril 1879 à Hobleschau (Moravie) ; mort à New York le 28 janvier 1947. Avocat du Parti social-démocrate autrichien.
Fils de Salomon et d’Augusta Eisler, Arnold étudia au collège de Kremsier et, de 1898 à 1902, fit des études de droit à l’université de Vienne. Après son doctorat, il devint avocat. Très jeune encore, il adhéra au Parti social-démocrate et participa activement à la vie politique des socialistes. De 1903 à 1909, il fut stagiaire au cabinet de l’avocat socialiste Ludwig Czech, futur ministre et président du Parti social-démocrate allemand de Tchécoslovaquie. C’est alors qu’il apprit à connaître parfaitement les rouages de la justice, ce qui devait lui être fort utile lorsqu’il fut devenu l’avocat du Parti social-démocrate. Après son départ du cabinet du Dr Czech, il s’installa à son compte à Graz où il s’occupa principalement d’affaires concernant le parti et les syndicats.
Dans les derniers temps de la monarchie austro-hongroise, il participa comme expert juriste à la commission régionale de Styrie et exerça les fonctions de vice-commissaire aux questions économiques.
Du 17 octobre 1919 au 15 juin 1920, dans le gouvernement républicain présidé par Karl Renner, il fut sous-secrétaire d’État à la justice. En février 1919, il fut élu au « Nationalrat » (Conseil national) dans la circonscription de Haute-Styrie. II devait le rester jusqu’à l’élimination autoritaire du Parlement par le gouvernement Dollfuss. A partir de 1920, il fut, presque sans interruption, membre de l’instance juridique la plus élevée de la République : la Cour constitutionnelle. Juriste et orateur excellent, il se fit remarquer au « Nationalrat » et au sein de diverses autres institutions par la finesse de ses interprétations.
En 1926, Arnold Eisler s’installa à Vienne et ne s’occupa plus alors que d’affaires concernant le Parti social-démocrate. En février 1934, comme beaucoup d’autres socialistes, il fut arrêté, mais rapidement relâché. En mars 1938, il fut à nouveau arrêté, par la Gestapo cette fois ; il fut libéré à l’automne de la même année. Il émigra alors en Tchécoslovaquie, puis en 1939 en France, enfin en 1940 aux Etats-Unis où il mourut à New York le 28 janvier 1947.
Par Friedrich Vogel
SOURCE : Arbeiter Zeitung (Journal des Travailleurs).