CHAZE Gaston, André, Marie

Par Gilles Morin, Jean-Claude Paul-Dejean

Né le 30 mars 1903 à Largentière (Ardèche), mort le 18 décembre 1960 à Pau (Pyrénées-Atlantiques) ; fonctionnaire des contributions indirectes (contrôleur spécial, puis receveur de l’enregistrement) ; syndicaliste et socialiste, secrétaire de la fédération socialiste de Basses-Pyrénées [Pyrénées-Atlantiques] (1931-1939), puis de la Vendée (1946) ; député des Basses-Pyrénées (1946-1951).

Fils d’un ouvrier boulanger, secrétaire de la section socialiste de Pau, Gaston Chaze fut, de 1931 à 1939, secrétaire de la Fédération des Basses-Pyrénées et, comme tel, un des fondateurs et le principal responsable de l’hebdomadaire Le Travail dont le premier numéro parut au mois de mars 1933. Aux congrès fédéraux, il soutint les motions présentées par Paul Faure* et Séverac*.
Ses responsabilités syndicales (il était membre du bureau puis, en 1933, secrétaire général de l’Union locale des syndicats confédérés de Pau) ne l’empêchèrent pas de participer pratiquement à toutes les batailles électorales et populaires ; « son allant, ses qualités d’orateur prenant » lui donnaient une audience personnelle supérieure à l’influence réelle de son parti. Lors des élections municipales de 1929 et 1935, il figura sur une liste socialiste homogène formée pour être « une opposition socialiste réfléchie et résolue » ; il obtint respectivement 1 475 voix et 1 909 voix (25 % et 28 % des suffrages exprimés) ; une élection complémentaire en décembre 1936 le fit entrer au conseil municipal de Pau où il se voulut « le représentant d’une catégorie fort importante de citoyens qui n’y est pas représentée encore professionnellement : ouvriers, employés, travailleurs des services publics, modestes artisans, petits commerçants ». D’octobre 1933 à octobre 1937, dans le canton de Pau-Ouest, il fut quatre fois candidat au conseil général ou au conseil d’arrondissement, à la faveur de renouvellements triennaux ou d’élections partielles ; le nombre de suffrages qui se portèrent sur son nom passa de 586 à 1 156. Les élections législatives de mai 1936 le virent candidat dans la 1re circonscription de Pau où il rassembla 1 913 voix, soit 11 % des suffrages exprimés. Il appartenait au bureau du Front commun en juillet 1935, organisme rassemblant la SFIO, le PC, la LDH et le comité de défense contre la guerre et le fascisme.
Dans Le Travail, il publia régulièrement des articles de doctrine (il était un adversaire résolu des « Néos ») et de politique générale. Le 20 octobre 1938, il approuvait, par « pacifisme réaliste », la signature des accords de Munich : « Ce qui importe, c’est que la paix soit sauvée - adopter à l’heure actuelle une position intransigeante et irrévocable, ce serait la compromettre - on ne doit pas tout cela à Hitler ; on ne doit pas non plus répondre par un refus obstiné à toutes ses demandes ; c’est dans un mélange de ces deux attitudes que se trouve la solution du salut. » Le 1er septembre 1939, il condamna « au nom de la conscience ouvrière outragée l’Internationale communiste étroitement liée au destin de l’URSS » pour « avoir méconnu la cause la plus sacrée : la Paix ». Mobilisé, il fut remplacé au congrès fédéral du 5 mai 1940 par Bordelongue.
Frappé par le gouvernement de Vichy, déplacé et rétrogradé en Vendée, il entra dans les mouvements de résistance. En décembre 1944, il se trouvait à La Roche-sur-Yon où il militait (il y aurait été conseiller municipal). Il fut candidat à la première Assemblée constituante en octobre 1945 dans ce département (2e de la liste derrière Gorse) et participa pour la Vendée à la conférence des secrétaires fédéraux des 23-24 février 1946. Il était secrétaire de la fédération de Vendée début 1946. Il participa au cabinet de Gaston Defferre, secrétaire d’État à l’Information dans le gouvernement Gouin.
Alors que Delom-Sorbé, tête de liste Jeune République-SFIO en octobre 1945, se présentait sur une liste RGR, les socialistes des Basses-Pyrénées vinrent le rechercher pour conduire la liste socialiste en juin 1946. Il était alors détaché au cabinet du secrétaire d’État à la présidence du Conseil et à l’Information. De retour dans les Basses-Pyrénées, il fut élu député à la deuxième Assemblée nationale Constituante, puis réélu aux législatives de novembre. Il était secrétaire fédéral adjoint des Basses-Pyrénées en janvier et novembre 1950.
Battu aux élections législatives de 1951, Chaze ne put reconquérir son siège en 1958, contre Tixier-Vignancourt. De 1947 à 1959, il fut conseiller municipal de Pau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19744, notice CHAZE Gaston, André, Marie par Gilles Morin, Jean-Claude Paul-Dejean, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Gilles Morin, Jean-Claude Paul-Dejean

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3229 ; F/1cII/123 ; CAC, 20010216/114/3037. — Arch. OURS, dossiers Vendée et dossier biographique. — Le Travail. — La Dépêche du Midi. — Le Populaire, 7 octobre 1934. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1958. — J.-P. Malle, 1945-1975, déliquescence et réunification du mouvement socialiste dans le Béarn, TER, Histoire, Pau et pays de l’Adour, 1990.

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