HARTUNG Hermann

Par Claudie Weill

Né en 1843 ; mort en 1929 ; pionnier du mouvement ouvrier autrichien.

Si l’activité du menuisier Hartung dans le mouvement ouvrier autrichien fut de courte durée, elle n’en fut pas moins importante. Venu d’Allemagne comme Oberwinder, originaire du Hanovre, il était, malgré son adhésion à la tendance victorieuse de Bebel et Liebknecht, un partisan de Lassalle qu’il avait connu personnellement. A son arrivée en Autriche, il milita dans les comités ouvriers de Gumpendorf et Schottenfeld à Vienne. Lors de la création en 1867 du cercle d’éducation ouvrière à Vienne à laquelle il participa, il intervint pour que cette association mette les revendications sociales à son ordre du jour- Il joua un grand rôle lors du premier congrès ouvrier de Wiener-Neustadt, le 12 avril 1868. Il intervint pour un mouvement ouvrier unifié, estimant que séparer les travailleurs selon leurs origines linguistiques ou ethniques était incompatible avec l’idée de classe ouvrière, et parvint à faire adopter son point de vue. Adhérent de l’Association Internationale des Travailleurs, il formula au neuvième congrès ouvrier de Vienne, le 30 août 1868, le premier programme du mouvement ouvrier autrichien revendiquant à la fois le droit à l’autodétermination, le suffrage universel et des coopératives de production. Arrêté et condamné le 20 avril 1869 à quinze jours d’incarcération pour avoir appartenu à l’éphémère Comité social-démocrate, il avait proposé toutes ses économies personnelles en février de la même année lorsque avait été décidée la création d’un hebdomadaire social-démocrate. Quand la Volksstimme (la Voix du Peuple) parut, le 11 avril 1869, Hartung devint le rédacteur responsable de la publication. Il joua également un très grand rôle lors de la manifestation ouvrière du 13 décembre 1869 pour le suffrage universel. Acclamé par les manifestants, il fit partie de la délégation chargée de présenter la pétition au premier ministre Taaffe. Celui-ci ne voulant recevoir que trois personnes, Hartung se rendit chez lui avec Baudisch et Pfeiffer. Mais cette manifestation donna lieu à des poursuites. Lors de la perquisition effectuée à son domicile, dix jours plus tard, Hartung parvint à s’enfuir et à gagner la Suisse où il milita dès lors dans le mouvement syndical.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197479, notice HARTUNG Hermann par Claudie Weill, version mise en ligne le 28 novembre 2017, dernière modification le 23 avril 2019.

Par Claudie Weill

SOURCES : Karl Kautsky, Erinnerungen und Erœrterungen (Souvenirs et explications) La Haye, 1960.—Herbert Steiner, Die Arbeiterbewegung Œsterreichs 1867-1889 (Le mouvement ouvrier autrichien, 1867-1889), Vienne, 1964. — L. Brügel, Geschichte der œsterreichischen Sozialdemokratie (Histoire de la social-démocratie autrichienne), vol. II.

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