KÖRNER Theodor, Edler von Sigringen

Né le 24 avril 1873 à Komarom (alors Hongrie, aujourd’hui Komorno, Tchécoslovaquie) ; mort le 4 janvier 1957 à Vienne ; général en retraite ; militant social-démocrate à partir de 1919 ; maire socialiste de Vienne de 1945 à 1951 ; président de la République du 27 mai 1951 jusqu’à sa mort.

Theodor Körner naquit dans une famille de militaires de carrière et dans une ville de garnison, située alors en Hongrie. Son père, capitaine d’infanterie, avait été mis à la retraite pour invalidité et fut anobli en 1900. Theodor fréquenta d’abord le collège de Heichenberg (Libérée). En 1884, il déménagea à Vienne avec ses parents, et son père devint petit fonctionnaire au ministère des finances. Destiné au métier des armes, Theodor entra en 1887 au lycée militaire de Weiskirchen en Moravie, puis à l’Académie militaire technique de Vienne. En août 1894, il sortit major de sa promotion et prit du service dans le bataillon du génie à Klosterneuburg. Affecté à l’École de guerre, il devint, le 1er novembre 1899, officier d’état-major. Capitaine de première classe en 1905, il fut promu au grade de commandant en 1910 et devint instructeur du service opérationnel de l’état-major.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Theodor Körner était lieutenant-colonel. Il fut chef d’état-major de la 5e Armée et en devint le commandant sur le front italien, en 1918, jusqu’à la capitulation.
Après l’effondrement de la Monarchie, en novembre 1918, il accepta, après quinze jours de réflexion, la proposition que lui faisait Julius Deutsch d’entrer dans la nouvelle armée fédérale. Chef de cabinet de Deutsch chargé de l’organisation de la nouvelle armée, il fut ensuite chef de service au secrétariat d’État à l’armée, puis inspecteur. Ses contacts personnels avec Deutsch, Seitz et d’autres dirigeants sociaux- démocrates le conduisirent à adhérer au Parti social-démocrate en 1919. En 1924, promu général, il fut écarté de l’armée et mis à la retraite. C’est alors qu’il devint conseiller militaire du « Schutzbund ». Mais bientôt, ses conceptions tactiques l’opposèrent à Eifler. Alors que ce dernier, soutenu par Deutsch, voulait donner un caractère offensif au « Schutzbund », Kœrner, ami politique de Renner, soutenait que la résistance ouverte des masses, la lutte sur les barricades dans un pays moderne devaient conduire à la défaite des milices ouvrières, à moins que l’État ne fût lui-même prêt à tomber, intérieurement miné et désorganisé. Ses conceptions étant rejetées, il se retira du « Schutzbund » en 1928.
A partir de 1923, Körner siégea au « Bundesrat » (Conseil fédéral) en tant que représentant du « Land » de Vienne. En 1934, il était le dernier président du Bundesrat. Arrêté après le 12 février 1934, il fut relâché à l’issue de dix mois de détention à Noël. Il se retira alors de la vie politique et se consacra à l’étude de la langue et de la littérature russes. Conservant des contacts avec ses camarades sociaux-démocrates, Kœrner fut de nouveau arrêté après l’attentat contre Hitler en 1944.
Le jour de la libération de Vienne, le 13 avril 1945, Körner prit part à la première conférence des hommes politiques socialistes et fut nommé maire de Vienne, nomination ratifiée cinq jours plus tard par les forces d’occupation soviétiques. Le 27 avril 1945, il escorta le chef du gouvernement provisoire, Karl Renner, au Parlement où on hissa le drapeau autrichien et où l’on proclama le rétablissement de la République autrichienne. Un des dirigeants du parti socialiste reconstruit, Theodor Körner, chaud partisan de la neutralité de l’Autriche, accomplit pendant cinq ans une lourde tâche à la tête d’une ville détruite par la guerre : la reconstruction de Vienne est liée à son nom.
Après le décès de Karl Renner, il fut élu au second tour, le 27 mai 1951, en tant que candidat socialiste, président de la République. Il le demeura jusqu’à sa mort le 4 janvier 1957.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197538, notice KÖRNER Theodor, Edler von Sigringen, version mise en ligne le 28 novembre 2017, dernière modification le 12 mars 2019.

ŒUVRES : Denkschrift über das Heerwesen der Republik (Mémoire sur l’organisation militaire de la République), 1924. — Zwei Monate Aufbauarbeit (Deux mois de reconstruction), Vienne, 1945.

SOURCES : Thea Leitner, Kœrner aus der Nähe — Ein Lebensbild (Kœrner vu de près. Une biographie), 1959,181 p. — G. Bienek, Ein Leben für Œsterreich, Th. Kœrner. (Une vie pour l’Autriche : Th. Kœrner), Vienne, 1953. 95 p. — Article : « Theodor Kœrner » in Œsterreich Lexikon (Dictionnaire autrichien), 1966. — Werk und Widerhall. Grosse Gestalten des œsterreichisehen Sozialismus (L’Œuvre et son écho. Grandes personnalités du socialisme autrichien), édité par Norbert Leser, Vienne, 1964.

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