KOPLENIG Johann

Par Herbert Steiner

Né le 15 mal 1891 à Hermagor en Carinthie ; mort le 13 décembre E968 à Vienne ; cordonnier ; secrétaire général du Parti communiste ; vlce-chan- celier du gouvernement provisoire, avril-novembre 1945.

Johann Koplenig était fils de pauvres journaliers ; bien que doué, il ne put faire d’études et il apprit le métier de cordonnier. Le 1er mai 1909, il adhéra aux Jeunesses socialistes et fut, peu de temps après — et pour cette raison — licencié de son entreprise. Après plusieurs semaines de chômage, il trouva un emploi à Judenburg où il créa une section syndicale de la Fédération des cordonniers. A la suite d’une grève, il redevint chômeur et, à la demande du Parti social-démocrate, il mit sur pied une organisation de jeunes ouvriers à Knittelfeld. Il devint alors responsable de district et, comme délégué, il devait être envoyé au congrès des Jeunesses socialistes en 1914. Mais ce congrès n’eut pas lieu en raison de la guerre.
Mobilisé, Koplenig fut envoyé en 1915 sur le front oriental et fait prisonnier le 4 novembre 1915. Détenu à Nijni-Novgorod (aujourd’hui Gorki), il vécut la Révolution en y participant activement. Conquis par les mots d’ordre bolcheviques, Koplenig, qui avait adhéré à l’organisation des prisonniers de guerre en janvier 1918, fut envoyé pour la représenter au soviet local aux travaux duquel il prit une part importante. Le 17 mai, il devint, par l’intermédiaire de Lazare Kaganovitch alors secrétaire de l’organisation bolchevique locale, membre du Parti communiste panrusse. Il fut secrétaire du groupe des communistes étrangers de Nijni-Novgorod, puis, engagé dans l’Armée rouge, il participa aux combats contre Denikine, Koltchak et contre l’intervention étrangère. Il ne rentra en Autriche qu’à l’automne 1920,
Le Comité directeur du Parti social-démocrate lui proposa alors le poste de secrétaire du district de Knittelfeld, mais Koplenig refusa. Après les élections de 1920 au cours desquelles il fit campagne pour le Parti communiste (K.P.Œ.), il fonda à Knittelfeld une section du parti. Peu après, il devint secrétaire régional du K.P.Œ. pour la Styrie, puis, en 1924, secrétaire à l’organisation du parti à l’échelle nationale. L’année suivante, il fut élu secrétaire général et la tâche lui incomba de mettre un terme aux luttes fractionnelles qui déchiraient le K.P.Œ.
Le discours qu’il prononça sur la tombe des victimes du 15 juillet 1927 était une profession de foi en là révolution socialiste. Accusé de haute trahison, il fut incarcéré pendant soixante-dix jours, puis acquitté par la cour d’assises. En 1929, il fut de nouveau arrêté et gardé plusieurs mois en prison sans jugement.
Après les événements de février 1934, il émigra à Prague d’où il dirigea le Comité central clandestin du K.P.Œ.
Au VIe congrès mondial de l’internationale communiste (juillet- août 1928), Koplenig avait été élu au comité exécutif, puis, au VIIe congrès (juillet-août 1935), au présidium de ce comité. Au moment de l’occupation de l’Autriche, il était à Prague. Il se rendit alors à Paris, puis, en passant par la Yougoslavie, la Bulgarie, la Roumanie, il arriva à Moscou. Pendant la guerre, il fit des émissions à la radio soviétique et dirigea la propagande dans les camps de prisonniers. Avec E. Fischer, il rentra en Autriche en avril 1945.
Vice-chancelier du gouvernement provisoire et secrétaire d’État, il fut élu député au « Nationalrat » (Conseil national) en novembre 1945 et conserva son mandat jusqu’en 1959. De 1954 à 1965, Koplenig fut d’abord secrétaire général, puis président du Parti communiste. En raison de son âge, il fut alors remplacé par F. Muhri, mais il demeura jusqu’à sa mort président honoraire du parti.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197539, notice KOPLENIG Johann par Herbert Steiner, version mise en ligne le 28 novembre 2017, dernière modification le 12 mars 2019.

Par Herbert Steiner

ŒUVRES : Reden und Aufsàtzen 1924-1950 (Discours et articles, 1924-1950), Vienne, Stemverlag, 1950. — Für ein demokratisch.es Œsterreich (Pour une Autriche démocratique), Prague, Verlag Kreibich. — An die jungen Kommunisten Wiens (Aux jeunes communistes de Vienne), Stemverlag, Vienne, 1947. — Gegen Koloniale Versklavun (Contre l’asservissement colonial), Vienne, Sternverlag, 1947.—Die entscheidende Wendung (Le Tournant décisif), Vienne, Sternverlag, 1948. — Hindenburgfront oder rote Einheitsfront (Le Front Hindenburg ou le front rouge uni), Vienne, Sternverlag, 1932-1955. — Der Kampf um die Aktionseinheit der Arbeiterklasse (La Lutte pour l’unité d’action de la classe ouvrière), Vienne, Sternverlag, 1954. — Die rote Einheitsfront, eine unbezwingbare Macht (Le Front rouge uni, force invincible), 1932. — Die kommunistische Partei Œsterreichs im Kampf um die Massen (La Lutte du Parti communiste autrichien pour les masses), Moscou, 1936. — Nombreux articles dans l’Internationale communiste, Weg und Ziel, revue théorique du P.C. autrichien, Volkssiimme (La Voix du peuple).

SOURCES : Der Weg des Arbeiterführers Johann Koplenig (La vie du dirigeant ouvrier Johann Koplenig), Vienne, Danubia Verlag, 1951, 181 p.

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