Né et mort à Vienne : 13 janvier 1880 - 3 août 1956 ; boucher ; leader syndicaliste ; secrétaire d’État, 1947-1949.
Karl Mantler apprit le métier de boucher et adhéra en 1906 au mouvement syndical. Il devint en 1913 secrétaire de l’Association des travailleurs de la boucherie et, sous la première République, secrétaire de l’Association centrale des travailleurs de l’alimentation.
Après le 12 février 1934, en dépit de l’interdiction des syndicats libres, il poursuivit son activité dans la clandestinité. De sa fondation en février 1934 et jusqu’en mars 1938, il fut à la tête du « Comité des sept », organisme dirigeant du mouvement des syndicats libres clandestins. Ce fut lui qui mena en juillet 1935 les négociations pour la fusion avec la Commission pour la reconstruction des syndicats d’obédience communiste qui aboutit à la création d’une direction fédérale unifiée des syndicats libres clandestins. Sous le pseudonyme de Julius, il devint le président de la direction fédérale. Le gouvernement Schuschnigg, pour intimider les syndicats libres clandestins, fit arrêter Mantler en février 1937 ; celui-ci passa plusieurs mois au camp d’internement de Wœllersdorf. Devant la menace de l’invasion hitlérienne, en janvier 1938, il participa aux entrevues secrètes avec Staud, chef des syndicats légaux nommés par le régime. Dans les mois critiques de février-mars 1938, il prit part aux négociations avec le gouvernement afin de sauver l’indépendance de l’Autriche.
Au lendemain de l’Anschluss, le 13 mars 1938, il fut arrêté et subit pendant plusieurs jours l’interrogatoire de la Gestapo. Relâché, il ne capitula pas et participa dès mai 1938 aux premières rencontres entre les militants des syndicats clandestins. Le 1er septembre 1939, il fut de nouveau arrêté et déporté au camp de concentration de Buchenwald où il resta interné jusqu’à la libération du camp, le 11 avril 1945. De retour à Vienne, Mantler fut élu à la fin de 1945 président de la Fédération des travailleurs de l’alimentation ainsi que président de la Chambre des ouvriers et employés de Vienne et président du congrès des Chambres des ouvriers et employés d’Autriche. Député socialiste au « Nationalrat » (Conseil national), de novembre 1945 à 1949, il fut, de janvier 1947 à octobre 1949, secrétaire d’État à la sauvegarde du patrimoine et à la planification économique. Gravement malade, Mantler renonça au début de 1956 à toutes ses fonctions et prit sa retraite. Il mourut quelques mois plus tard.
ŒUVRES : 40 Jahre Fleischarbeiterbewegung in Œsterreich (Quarante ans de l’histoire du mouvement des ouvriers bouchers en Autriche), 1929. — Vollberschafigung, ein reales Ziel und Mittel und Wege. Schriftenreihe der Arbetterkammer (Le plein emploi objectif réaliste ; moyens et méthodes. Série de documents de la Chambre du travail), 1954.
SOURCES : Geschichte der œsterreichischen Lebensmiüelarbeiter-Gewerkschaft (Histoire du syndicat autrichien des ouvriers de l’alimentation), Vienne, 1952. — J. Buttinger, Le Précédent autrichien, Paris, Gallimard, 1956, 564 p. — O. Leichter, Œsterreichs Freie Gewerkschaften im Untergrund (Les Syndicats libres d’Autriche dans la clandestinité), Vienne, 1963. — Walter Wisshaupt, Wir kommen wieder !... (Nous reviendrons !...), Vienne, 1967.