Né en 1910 à Vienne ; dirigeant des Socialistes révolutionnaires ; déporté à Dachau ; ancien ministre de l’intérieur ; exclu du Parti socialiste.
Apprenti facteur de pianos, Franz Olah appartenait, dès l’âge de quatorze ans, à la Jeunesse ouvrière socialiste et devint l’un des dirigeants des jeunesses syndicales, membre du syndicat du bâtiment et des travailleurs du bois.
Après février 1934, Olah joua un rôle, important dans les rangs de l’organisation clandestine des Socialistes révolutionnaires ; membre du Comité central à partir de janvier 1935, il eut la responsabilité du secteur viennois. Il était en particulier chargé de la diffusion de l’Arbeiter Zeitung (Journal des Travailleurs) édité à Brünn (Brno) et distribué illégalement en Autriche ; la saisie par la police du dépôt central du journal amena une première arrestation d’Olah, le 5 avril 1935, De 1935 à 1938, arrêté à plusieurs reprises, il passa un an et demi en prison pour activités politiques illégales. Opposé aux tentatives de réconciliation avec Schuschnigg contre le danger hitlérien, il préconisait des manifestations purement ouvrières contre les nazis. Tout de suite après l’Anschluss, il fut arrêté, le 19 mars 1938, et déporté à Dachau où il devait rester plus de sept ans.
A son retour, en 1945, il fut secrétaire central du Syndicat du bâtiment et des travailleurs sur bois, puis président de ce syndicat, président du Parti socialiste dans le XVIIe arr. de Vienne et, en 1948, élu député au Conseil national.
En octobre 1950, les grèves provoquées par la hausse des prix prirent, dans certains secteurs, des allures insurrectionnelles ; à la tête du syndicat du bâtiment, F. Olah fit démolir les barricades et fut considéré comme le sauveur du régime. En 1955, il devint vice-président, puis, en 1959, président dé la Fédération des syndicats autrichiens et second président du Conseil national. En 1961, il démissionna du Parlement pour protester contre un compromis sur le budget, mais il fut de nouveau candidat et réélu en 1962. L’année suivante, il fut nommé ministre de l’intérieur.
Habile manœuvrier, vigoureux dans la polémique, il entra en opposition contre ses amis politiques, cependant que sa popularité grandissait toujours auprès des travailleurs qui le considéraient comme leur défenseur. La virulence de ses attaques fut telle que, le 3 novembre 1964, il fut exclu du gouvernement et du Parti
En septembre 1965, il créa le Parti progressiste démocrate (D.F.P.) qui ne gardait aucun lien idéologique avec le Parti socialiste. L’audience de Olah auprès de la population était restée cependant assez grande pour que, lors des élections municipales de 1969, son nouveau parti gagne assez de voix pour être représenté au Conseil municipal de Vienne par plusieurs élus, dont Olah lui-même. Cependant il ne put siéger : accusé d’avoir subventionné un journal avec les fonds du syndicat, il fut traduit en justice et condamné pour détournement. L’affaire Olah eut un retentissement certain et provoqua des remous dans toute l’Autriche.
SOURCES : J. Buttinger, Le Précédent autrichien, Paris, Gallimard, 1955, 564 p. — Walter Wisshaupt, Wir kommen wieder !... (Nous reviendrons !...), Vienne, 1967.