Né à Vienne le 17 septembre 1831 ; mort le il juillet 1959 ; réformateur chrétien ; fondateur du mouvement des jeunesses ouvrières catholiques.
Anton Orel fit ses études secondaires aux lycées d’Olomouc et de Vienne et passa son baccalauréat à Kalksburg en 1899. Dès son adolescence, il montra de l’intérêt pour les problèmes sociaux qu’il percevait avant tout à travers le mouvement chrétien-social de Karl Lueger. Après avoir terminé ses études de droit à l’Université de Vienne, il fonda le premier mouvement de jeunesse ouvrière chrétienne. Ses prises de position radicalement anticapitalistes déterminèrent un grave conflit avec l’aile droite bourgeoise du Parti chrétien-social d’alors, conflit qui, en dépassant le cadre du mouvement de jeunesse, conduisit à une division des esprits dans tout le catholicisme autrichien : la tendance catholique sociale, sous la direction d’Orel, et les groupes de tendance plus capitaliste libérale, très influencés par l’Union centrale populaire allemande de Mœnchen-Gladbach, s’opposèrent violemment dans les congrès et dans la presse.
Après la Première Guerre mondiale, Orel se consacra passagèrement à la lutte politique. En 1919, il fit de l’agitation contre la « République juive » et pour le rétablissement de la monarchie. Puis il fonda le Parti populiste de l’Autriche allemande. Après la fusion de celui-ci avec le Parti chrétien-social, il fut élu conseiller municipal de Vienne (1923-1925).
Il mit alors fin à son action politique pour se consacrer à la mise au point et à la réalisation de ses idées réformatrices, principalement dans le cadre de l’ « Association Karl Vogelsang » et du « Cercle d’Etudes des sociologues catholiques ». Les problèmes sociaux, mis pour la première fois à l’ordre du jour en Autriche par Vogelsang et relancés par son disciple Anton Orel dans les milieux catholiques, ont trouvé un écho dans les encycliques sociales Rerum novarum et Quadragesimo anno.
Authentique patriote autrichien, Orel fut victime du national-socialisme ; il fut détenu pendant deux ans (1942-1944) à Landsberg. Après la libération et jusqu’à sa mort, le 11 juillet 1959, il déploya une fructueuse activité d’écrivain et d’organisateur. Pour son soixante-dixième anniversaire, ses amis publièrent des Mélanges qui donnent une image de son œuvre. Outre « l’Association Karl-Vogelsang » qu’il créa lui-même, la « Société Anton Orel » et son organe Das neue Volk (Le Peuple nouveau), qui paraît à Vienne, conservent son héritage spirituel.
ŒUVRES : Revues : Unsere Jugend (Notre Jeunesse). — Die Saat (La Semence). Das neue Volk (Le Peuple nouveau). — Studien zur Kultur — und Sozialreform (Etudes pour la réforme sociale et culturelle).
Ouvrages : Kapitalismus, Bodenreform und christlicher Sozialismus (Capitalisme, réforme agraire et socialisme chrétien), Vienne, 1909. — Weltanlitz (Visage du monde), Vienne, 1919. — Glaubensfrage (La question de la foi), Vienne, 1919. — Volkstümliches Handbuch der christlichen Gesellschaftslehre (Manuel populaire de l’enseignement social chrétien), Vienne, 1920. — Œconomia perennis, Mayence, 1930. — Vogelsangs Leben und Lehren (La Vie et l’enseignement de Vogelsang), Vienne, 1957.
SOURCES : Josef Schwaiber : Vogelsang und die moderne christlichsoziale Politik (Vogelsang et la politique chrétienne-sociale moderne), Discours inaugural, Münich, 1927. — Anton Orel, Ränder christlicher Sozial — und Kulterreform (Anton Orel, apôtre de la réforme sociale et culturelle chrétienne), Salzburg, 1952. — Alfred Diamant, Die österreichischen Katholiken und die erste Republik (Les catholiques autrichiens et la première République), Vienne, 1960, — Gerhard Silberbauer, Œsterreichs Katholiken und die Arbeiterfrage (Les Catholiques autrichiens et la question ouvrière), Graz, 1966.