RAMUS Pierre (GROSSMANN Rudolf, dit).

Par Renée Lamberet

Né le 15 avril 1878 à Vienne ; mort le 27 mai 1942, en haute mer ; un des principaux écrivains libertaires et propagandistes en Autriche.

Né à Vienne, Rudolf Grossmann avait été dans sa jeunesse renvoyé du lycée à cause de sa propagande social-démocrate et il commença son activité journalistique en collaborant au journal social-démocrate de New York, Newyorker Volkszeitung, en 1898 ; mais, rapidement en désaccord avec les théories de la social-démocratie, il commença en 1900 une collaboration régulière au journal de J. Most, Die Freiheit ; ses articles étaient alors dans l’esprit de la Première Internationale bakouninienne.
Rentré en Europe, après des séjours à Londres et en Suisse, il se fixa en Autriche. En 1907, il fonda à Vienne un organe anarchiste, Wohlstand für Alle, (Le Bien-être pour tous) qui parut jusqu’au début de la guerre, publia une revue mensuelle de juin 1906 à novembre 1908, Freie Generation, de 1910 à 1914, Jahrbuch der freien Generation (Annuaire de la libre génération, cinq numéros), édita et diffusa de nombreuses brochures, des manifestes, et trois ouvrages principaux : deux dédiés à Francisco Ferrer, F. Ferrer, sein Leben und sein Werk, F. Ferrer und seine Mission et une œuvre dédiée aux martyrs de Chicago, Der Justizmord von Chicago (Vienne, 1912). Il participa en 1907 au congrès d’Amsterdam et au congrès international antimilitariste où il présenta un long rapport.
Lors de la Première Guerre mondiale, Ramus refusa le serment au drapeau et le service armé ; il subit un long internement, puis le gouvernement le confina dans un village ; emprisonné de nouveau à cause de sa propagande antimilitariste, il fut rendu à la liberté en 1918 par la chute de la monarchie autrichienne.
Il fit paraître alors un nouvel organe, Erkenntnis und Befreiung (1918-1927), suivi par Der Anarchist, et écrivit deux œuvres importantes : Die Irrlehre des Marxismus im Bereich des Sozialismus und des Proletariats, critique du marxisme, publiée en 1919, et Die Neuschœpfung des Gesellunschaft durch den kommunistischen Anarchismus (La nouvelle création de la société par l’anarchisme communiste), 1941.
Son pacifisme tolstoïen s’était accentué depuis la guerre ; son idéologie était celle de la non-violence ; cependant Ramus approuve la révolution, mais réprouve la méthode militariste de l’armement de cette révolution, mettant à sa place l’action des minorités ; il combattait toute terreur individuelle armée, mais défendait les mouvements de masse de caractère révolutionnaire, la grève générale, l’expropriation, le refus de l’impôt et du service militaire, l’action directe et la résistance contre les organismes de l’État. Avec sa compagne Sonia Ossipova, il fonda des groupes à Vienne et en province et forma le « Bund herrschaftloser Sozialisten » (Ligue des socialistes sans autorité). Sa propagande se termina en 1934.
Il essaya d’échapper au nazisme, se réfugia en France et fut transféré au Maroc ; il put obtenir avec peine un visa d’entrée au Mexique, mais mourut en mer durant son voyage d’exil.
Ses écrits sont extrêmement nombreux ; nous n’avons pu en citer qu’une petite partie. Pour de plus amples détails, se référer au Dictionnaire biographique, Anarchisme.
Voir également H. Steiner, Bibliographie der œsterreicher Arbeiter- bewegung, vol. I et II.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197639, notice RAMUS Pierre (GROSSMANN Rudolf, dit). par Renée Lamberet, version mise en ligne le 23 avril 2019, dernière modification le 1er novembre 2020.

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