ROSNER Jakob

Par Félix Kreissler

Né le 25 mars 1890 ; mort à Vienne le 18 juin 1970 ; journaliste communiste ; ancien collaborateur de Dimitroff.

Issu d’une famille très pauvre, Rosner, dès l’âge de quinze ans, dut subvenir à ses besoins en donnant des leçons. S’intéressant très tôt à l’histoire des idées, il écrivit une biographie de Voltaire ; il avait alors dix-neuf ans. Dès cette époque, il entra en contact avec des socialistes. Au moment de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s’éleva énergiquement contre le revirement des dirigeants sociaux-démocrates de l’époque qui passèrent aux positions de la « défense de la patrie ». Mobilisé en 1916, Rosner fut bientôt dénoncé pour propagande antimilitariste et envoyé sur le front italien où il tomba gravement malade.
La Révolution russe bouleversa totalement la vie de Rosner qui adhéra au Parti communiste autrichien en 1919. Après avoir rempli diverses fonctions, il fut désigné, en 1927, pour un travail auprès de Georgi Dimitroff qui s’établit alors à Vienne et y exerça jusqu’en 1929 les fonctions de secrétaire de la Fédération communiste des Balkans. Lors du procès de l’incendie du Reichstag, Rosner n’hésita pas à aller témoigner à Leipzig, malgré les dangers de cette démarche. Il reprit ensuite pendant quelque temps son activité clandestine à Vienne, mais, dès la libération de Dimitroff et sa nomination comme secrétaire général de l’internationale communiste, il fut appelé à Moscou et chargé d’un travail politique au secrétariat de Dimitroff.
Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, la revue communiste Internationale Rundschau, qui paraissait jusque-là à Bâle, dut suspendre sa parution. A sa place fut créé en 1939 le journal Welt (Monde) à Stockholm, et Rosner fut désigné comme rédacteur en chef. Alors que le journal lui-même paraissait légalement, Rosner devait accomplir son travail dans la clandestinité la plus stricte.
Après la fin de la guerre, Rosner fut longtemps membre du Comité central du P.C. autrichien et collaborateur personnel de son président Johann Koplenig. Au début des années soixante, Rosner, qui n’avait pas été réélu au Comité central, eut passagèrement dés contacts avec des groupements prochinois, mais réintégra finalement le K.P.Œ. Il mourut à Vienne, le 18 juin 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197656, notice ROSNER Jakob par Félix Kreissler, version mise en ligne le 23 avril 2019, dernière modification le 27 mars 2019.

Par Félix Kreissler

SOURCES : Archives du Parti communiste autrichien (K.P.Œ.).

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