ROTHZIEGEL Leo

Par Georges Haupt

Né le 5 décembre 1892 ; mort le 28 avril 1919 à Vamos-Percs (Hongrie) ; typographe ; militant anarcho-syndicaliste ; fondateur en 1918 des Gardes Rouges et de la Fédération des socialistes révolutionnaires « Internationale ».

Ouvrier typographe, Rothziegel fut fiché dès 1910 par la police comme « communiste-anarchiste » et gardé à vue en 1913 pendant 48 heures. Il milita à la jeunesse ouvrière socialiste et dirigeait, lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, le groupe de l’association des jeunesses ouvrières de Leopoldstadt. Internationaliste intransigeant, il se vit privé de ses fonctions comme anarchiste. Il milita dès lors à la Fédération anarchiste et adhéra à l’organisation sioniste socialiste Poale Zion qu’il quitta bien vite, la jugeant nationaliste. Mobilisé, affecté à l’institut de géographie militaire, il fut porté déserteur le 3 novembre 1916. Arrêté le 15 février 1917 pour mutinerie, il s’évada de la prison militaire préventive et entra dans la clandestinité. Il anima un groupe d’anarcho-syndicalistes, se rapprocha de l’extrême gauche dirigée par Koritschoner et souscrivit à son programme. Il fit partie du premier conseil ouvrier clandestin créé à Vienne le 30 décembre 1917 où il fut rejoint quelques jours plus tard par Egon Erwin Kisch auquel il était lié par une amitié solide. Il joua un rôle actif dans les grèves de janvier 1918, rédigea notamment un manifeste retentissant de l’extrême gauche qui revendiquait la paix immédiate, le rétablissement de toutes les libertés politiques et appelait les ouvriers à imiter l’exemple de la Russie et à élire des conseils ouvriers. Traqué par la police après la grève, il fut arrêté en avril 1918, Une action de masse le fit sortir de prison après la chute de la monarchie le 31 octobre 1918. Il rédigea alors un nouveau manifeste où il revendiquait tout le pouvoir pour les ouvriers et les soldats, les appelant à prendre les armes et à créer des Gardes Rouges dans lesquelles il entra le 2 novembre et dont il devint le mentor. Il fut aussi, en novembre 1918, un des fondateurs de la Fédération des socialistes révolutionnaires « Internationale », membre de son conseil directeur et son porte-parole au premier congrès du Parti communiste autrichien en février 1919. Lorsque la République hongroise des conseils fut attaquée par les troupes d’intervention, Rothziegel se présenta avec ses camarades lors d’un grand meeting tenu devant l’Hôtel de ville de Vienne pour défendre la jeune république prolétarienne. Le 2 avril 1919, quatre cents volontaires partirent pour la Hongrie sous la direction de Rothziegel. Ces volontaires autrichiens, dont le nombre tripla, furent reçus triomphalement à Budapest par Bela Kun et envoyés sur les points chauds du combat à l’est de la Hongrie, à Debreczen. Rothziegel fut mortellement blessé à la tête de ses troupes le 28 avril 1919 à Vamos-Percs, lors d’une attaque contre les troupes d’intervention roumaines.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197658, notice ROTHZIEGEL Leo par Georges Haupt, version mise en ligne le 23 avril 2019, dernière modification le 5 septembre 2020.

Par Georges Haupt

SOURCES : Hof-und Staatsarchiv (Archives nationales), Vienne, — Johannes Wertheim, « Die Foederation. revolutionnärer Sozialisten « Internationale », (La Fédération des socialistes révolutionnaires « Internationale »), Archiv für die Geschichte des Sozialismus und der Arbeiterbewegung, vol, XII, 1926. — Hans Hautmann, Die Anfänge der linksradikalen Bewegung und der K.P.Œ. 1916-1919 (Les Débuts du mouvement d’extrême gauche et du P.C. autrichien), Vienne, 1970.

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