Par Jean-Luc Marquer, Isabelle Nicoladze
Né le 11 août 1922 à Villars-de-Lans (Isère), sommairement exécuté en représailles le 14 août 1944 à Grenoble (Isère) ; cultivateur ; résistant de l’Armée secrète, homologué soldat de 1ère classe des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant
Henri, Séraphin Arribert-Narce était le fils de Joseph, Jean, Louis et de Marie, Césarine Beaudoingt.
Célibataire, il habitait au lieu-dit "Bois Barbu" à Villard-de-Lans où il était cultivateur.
À partir du 13 novembre 1942, il fut incorporé au Chantier de Jeunesse d’Artemare (Ain).
Il en déserta le 20 mai 1943 pour échapper au STO.
Le 12 juin 1943, il rejoignit le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère, et entra dans la trentaine Arnaud Bertin.
Il participa au combat des Écouges dans la compagnie Philippe.
Après la dispersion du maquis le 5 août 1944, il rejoignit son domicile.
Il y fut arrêté par les Allemands le 7 août 1944 et fut emprisonné à Grenoble (Isère) dans la prison aménagée dans la caserne de Bonne.
Le 14 août 1944 vers 11h à Grenoble, deux résistants abattirent deux soldats allemands à proximité du café de Rose Sirvin (153 cours Berriat). En représailles, des soldats allemands et des miliciens - sous la direction de Guy Eclache, membre de JEN (Jeunes de l’Europe nouvelle) - firent irruption dans le café et ordonnèrent aux habitants de s’aligner sur le trottoir afin d’obtenir des renseignements. Vers 17h, devant l’usine Bouchayer (164 cours Berriat), 20 maquisards du Vercors arrêtés, descendirent d’un camion allemand et furent immédiatement fusillés les uns après les autres. Ils avaient été enlevés quelques jours plus tôt dans le Vercors, provenant des maquis de Méaudre, Autrans et Villard-de-Lans.
Leurs dépouilles restèrent volontairement à la vue des passants jusqu’à la tombée de la nuit pour servir d’exemple.
Privés de tout moyen d’identification, les actes de décès furent établis le 17 août 1944 pour des inconnus.
Ce même jour, les victimes furent inhumées au cimetière du Grand Sablon à La Tronche (Isère).
Le 22 août 1944, Grenoble était libérée.
Les fusillés furent rapidement identifiés.
Le cercueil n°12, correspondant à l’acte de décès n°706, était celui d’Henri Arribert-Narce.
Il fut exhumé du cimetière du Grand Sablon le 6 septembre 1944 et inhumé à Villard-de-Lans dans le caveau familial.
Henri Arribert-Narce obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, soldat de 1ère classe des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant (D.I.R.).
Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent et de la médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom apparaît sur le monument commémoratif érigé sur le lieu du massacre à Grenoble, aujourd’hui square des Fusillés.
Il est également inscrit sur le monument aux morts de Villard-de-Lans et, dans la commune, sur la station 5 du Chemin de Croix qui part de l’Essarton jusqu’à Valchevrière en passant par Bois Barbu, départementale D215C
Voir : Grenoble, 164 Cours Berriat, 14 août 1944
Notice provisoire
Par Jean-Luc Marquer, Isabelle Nicoladze
SOURCES : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 534 — Arch. Mun. Grenoble, 4H70 — SHD Vincennes, GR 16 P 18592 ; GR 19 P 38/16 — AVCC Caen, AC 21 P 699223 (à consulter) — Mémorial GenWeb — Mémoire des hommes — Geneanet