Né le 29 août 1914 à Treboun (Tschebont) Carinthie ; secrétaire national du Parti socialiste autrichien, 1945-1948 ; secrétaire du Parti communiste autrichien.
Le père d’Erwin Scharf était instituteur et militant social-démocrate. Dès sa petite enfance, Erwin fut élevé dans le mouvement socialiste, d’abord aux « Amis de l’enfance », ensuite aux « Faucons rouges », puis aux Jeunesses socialistes et enfin il milita au Parti social-démocrate. Il fit des études secondaires, étudia à l’Université et assuma des responsabilités dans le Parti et à l’Association sportive ouvrière de Carinthie. Après février 1934, il milita dans la clandestinité dans les rangs des Socialistes Révolutionnaires. Après l’Anschluss de 1938, il fut arrêté par la Gestapo et détenu pendant deux ans. Libéré, il prit part à la résistance et contribua à fonder le Front autrichien de la liberté de Styrie-Carinthie. En 1944, il réussit à rejoindre les partisans yougoslaves et entra, lors de sa formation en août 1944, comme officier au bataillon autrichien créé dans le cadre de l’armée de libération yougoslave. Il entra à Vienne avec ce bataillon le 21 avril 1945. Il prit part à la reconstitution du Parti socialiste, devint membre du Comité directeur et secrétaire national du parti. Représentant de l’aile gauche qui revendiquait l’unité d’action avec les communistes, il mena une rude bataille au sein du Comité directeur où sa tendance devint minoritaire dès 1946. Menacé d’être traduit devant la commission disciplinaire du parti, il publia en 1948 un pamphlet retentissant, Ich darf nicht schweigen (Je n’ai pas le droit de me taire), dans lequel il attaquait violemment la politique du Comité directeur. Ce fut la rupture. Avec ses partisans, il fonda alors un nouveau parti, le Parti ouvrier socialiste (S.A.P.). Député à partir de décembre 1945 au « Nationalrat » (Conseil national), il parvint en 1949 à conserver son mandat et fut réélu sur la plate-forme électorale du « bloc des gauches » Il y siégea avec les 4 députés communistes formant un groupe qui fut appelé plus tard Volksopposition (opposition populaire). Il perdit son siège aux élections de 1953. En 1955, il adhéra au Parti communiste avec lequel son minuscule Parti ouvrier fusionna. Il devint alors membre du Comité central et du Bureau politique. De 1956 à 1965, il fut rédacteur en chef de la Volksstimme (La Voix du peuple), puis un des secrétaires du Comité central. Dans la crise que traversa le Parti communiste à la suite des événements de Tchécoslovaquie, Scharf se fit le champion de la tendance « dure ».
ŒUVRES : Das Aufbauprogramm der Sozialistischen Partei Œsterreichs (Le Programme de reconstruction du Parti socialiste autrichien), Vienne, 1947. — Ich darf nicht schweigen. Drei Jahre Politik des Parteivostandes der S.P.Œ. von innen gesehen (Je n’ai pas le droit de me taire), Vienne, 1948. — Warum Wahlbündnis der Linkssozialisten und Kommunisten ? (Pourquoi l’alliance électorale des socialistes de gauche et des communistes ?) Vienne, 1949. — Sozialisten, sieht her (Socialistes, ouvrez les yeux), Vienne, 1951. —Die Linkssozialisten rufen (Les Socialistes de gauche appellent), Vienne, 1953.
SOURCES : Handbuch des œsterreichischen National — und Bundesrats, Vienne, 1946.