SCHORSCH Johann

Par Georges Haupt

Né le 28 octobre 1874 à Vienne, mort le 25 avril 1953 à Vienne ; leader syndicaliste ; dirigeant social-démocrate.

Fils d’un tourneur sur bois, J. Schorsch apprit le métier de son père. Après son apprentissage, il travailla à Vienne, à Budapest et à Bratislava. Dès son jeune âge, il milita dans le mouvement syndical. A seize ans, il adhéra à l’association d’éducation ouvrière de Gaudenzdorf où il fut deuxième bibliothécaire. De 1895 à 1898, il fit son service militaire. Après sa libération, il adhéra au Parti social-démocrate et devint en 1900 dirigeant de la section du Parti de Vienne-Favoriten. Secrétaire de l’Association des ouvriers métallurgistes de Vienne en 1906, il en devint, trois ans plus tard, le secrétaire général.
Appelé sous les drapeaux en 1914, il fut libéré de ses obligations militaires en 1916.
Sous la première République, il devint le second de Hueber à la direction de la Commission syndicale autrichienne dont il fit partie à partir de 1924. Schorsch sut acquérir audience et autorité par ses prises de position énergiques en faveur des droits syndicaux et son attitude ferme lors des négociations salariales. Il joua un rôle capital dans la réorganisation des syndicats autrichiens, dans la transformation de la Commission syndicale en Fédération des syndicats libres d’Autriche. Au troisième congrès des syndicats autrichiens en juin 1928 où s’opéra cette transformation, ce fut lui qui présenta le rapport sur la réorganisation. Le congrès l’élut premier secrétaire de la Fédération, fonction qui lui fut confirmée lors du congrès suivant tenu en septembre 1931 qui le désigna également pour faire partie du présidium de quatre membres. Représentant autrichien à la Fédération internationale des syndicats, il fut élu président-adjoint au VIe congrès de cette Fédération tenu en 1933.
Parallèlement, Schorsch assuma des responsabilités au Parti social- démocrate. Elu au conseil municipal de Vienne en 1919, il en fut pendant un certain temps le président provisoire. De 1929 à 1930, il fut président du « Bundesrat » (Conseil fédéral) auquel il avait été élu en 1927. En 1931, il succéda à Austerlitz au « Nationalrat » (Conseil national). A partir de 1927, il fit partie du Comité directeur du Parti social-démocrate et de son comité exécutif restreint. A la réunion historique de cet organisme qui eut lieu dans la matinée du 12 février 1934 il intervint en faveur de la grève générale, sa position étant soutenue par Otto Bauer. Rendu responsable de la grève générale proclamée le même jour, il fut contraint, au lendemain delà défaite, de s’enfuir en Suisse — 19 février — d’où il se rendit en Tchécoslovaquie et fonda le bureau à l’étranger des syndicats autrichiens clandestins. Il fut arrêté en 1938 peu après l’entrée des troupes allemandes en Tchécoslovaquie ; seule la maladie lui épargna d’être envoyé à Dachau.
Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il fut nommé président de la Caisse maladie de la région de Vienne où il travailla jusqu’au début de 1948. Il prit sa retraite à l’âge de 75 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197699, notice SCHORSCH Johann par Georges Haupt, version mise en ligne le 23 avril 2019, dernière modification le 9 avril 2019.

Par Georges Haupt

ŒUVRE : Wirtschaftskrise, Arbeitslosigkeit und Gewerkschaften (Grise économique, chômage et syndicats), Vienne, 1931.

SOURCES : Archives de la Fédération des Syndicats autrichiens (Œ.G.B.). — Fritz Klenner, Die œsterreichischen Gewerkschaften (Les Syndicats autrichiens), Vienne, 1954, vol. II.

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