SCHÜLLER Richard

Par Georges Haupt

Né le 30 avril 1901 à Vienne, mort le 5 juin 1957 à Vienne ; dirigeant de l’internationale de la Jeunesse communiste (1920-1928) ; dirigeant communiste.

Richard Schüller naquit dans une famille de quatre enfants. Son père était avocat. Il fréquenta le lycée du IIe arr. et milita activement en 1917-1918 dans le mouvement socialiste des lycéens, lié à la gauche de Zimmerwald. Il fut un des dirigeants de l’association des lycéens socialistes et, à la fin de 1918, l’un des fondateurs de l’Association de la jeunesse communiste dont il devint le secrétaire quelques mois plus tard. Peu après le premier congrès de 1’Internationale de la Jeunesse communiste, il fut coopté à son comité exécutif et nommé à la tête du sous-secrétariat de Vienne dont les attributions s’étendaient à l’Europe du Sud-Est (Balkans, Hongrie, Tchécoslovaquie) et qui devint peu après le Bureau du Sud-Est de l’I.C.J. Après avoir soutenu la plateforme de Münzenberg qui revendiquait l’autonomie totale de l’internationale de la Jeunesse communiste par rapport au Komintern, Schüller prit ses distances au IIIe congrès du Komintern et soutint, présentée par la minorité russe, la thèse du danger de deux organisations communistes concurrentes. Dès lors et jusqu’en 1928, il fut, après le secrétaire général Schatzkin, le second personnage de l’internationale de la Jeunesse communiste. A partir du IIIe congrès de l’internationale et jusqu’au VIe congrès en septembre 1928, il siégea au Comité exécutif du Komintern en tant que représentant de l’internationale de la Jeunesse communiste. A partir de 1922, il prit même part, en alternance avec Schatzkin, aux réunions du présidium du Komintern, où il devint suppléant après le 7e plénum du Comité exécutif de décembre 1926 et membre après le 9e plénum de février 1928. En juillet 1924, il fut également élu au Bureau d’organisation (Orgburo) du Comité exécutif du Komintern. Secrétaire de l’I.C.J., il fut amené à faire de longs séjours en Angleterre, en France, en Scandinavie et en Union soviétique. Le VIIIe congrès de l’I.C.J. en 1928 où il présenta le rapport sur le programme « mit toute une série de permanents de premier plan de l’I.C.J., parmi lesquels Schüller, Longo, Gyptner et autres, à la disposition des Partis ».
En 1928, Richard Schüller rentra en Autriche où lui fut confiée la direction de la Rote Fahne (Le Drapeau rouge) jusqu’à son interdiction, en 1933. Après février 1934, il émigra à Prague où il mit au point un recueil de documents contre l’austrofascisme (ou fascisme « vert ») installé au pouvoir ; son livre : Grünbuch. Œsterreich, Brandherd Europas (Livre vert, L’Autriche, foyer d’incendie de l’Europe), fut publié à Zürich. En novembre de la même année 34, il fut arrêté à Prague. Relâché après cinq mois de détention préventive, et expulsé de Tchécoslovaquie. Il gagna alors l’Union soviétique, au printemps de 1935, et y resta jusqu’en 1945. En 1941, il s’était engagé dans l’Armée Rouge, d’où on le détacha en 1942 pour diriger à Moscou l’émetteur-radio à destination de l’Autriche.
Après son retour en 1945, il fit partie de la rédaction de la Volksstimme (La Voix du peuple) et, en 1947, il devint rédacteur en chef de l’organe communiste de Haute-Autriche Neue Zeit (Temps nouveaux) et membre de la direction du Parti communiste de Haute-Autriche. A partir du XIVe congrès, il fit partie du Comité central du P.C. autrichien. Il mourut le 5 juin 1957 d’une crise cardiaque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197701, notice SCHÜLLER Richard par Georges Haupt, version mise en ligne le 23 avril 2019, dernière modification le 9 avril 2019.

Par Georges Haupt

ŒUVRE : Wirtchaftliche Lage und wirtschaftlicher Kampf der Arbeiter Jugend (Situation économique et lutte économique de la jeunesse ouvrière), Berlin, 1923, 162 p. — Kommunistische Jugend und Krieg (La Jeunesse communiste et la guerre), Vienne, 1927, 560 p. — Von den Anfängen der proletarischen Jugendbewegung bis zur Gründung der K.J.Ï. (Des débuts du mouvement de la jeunesse prolétarienne à la fondation de 1’I.C.J.), Berlin, 1931, 224 p. (Nouvelle édition offset, 1970, Munich). — Œsterreich, Brandherd Europas (Autriche, Foyer d’incendie de l’Europe), Zürich, 1934, 400 p.

SOURCES : Archives du Parti communiste autrichien (K.P.Œ.). — Alfred Kurella, Geschichte der Kommunistischen Jugendinternationale. Gründung und Aufbau der K.J.I. (Histoire de l’internationale de la Jeunesse Communiste. Fondation et structuration de l’I.C.J.), Berlin, 1931 (Nouvelle édition, Munich, 1970). — F. Svatek, « The Governing organs of the Communist International », in History of Socialism. Yearbook 1968, Prague, 1969.

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