STRASSER Peter

Issu d’une famille de militants communistes, fils de Josef Strasser, chef de la « gauche de Reichenberg » (Libérée) et de Isa Strasser, Peter passa son enfance en Thuringe chez sa grand-mère jusqu’au retour de ses parents de Moscou en 1928. En 1929, à Vienne, il adhéra à l’organisation pour enfants « Die rote Falken » (Les Faucons rouges) et, durant ses études secondaires, il milita dans les rangs des « Lycéens socialistes ». Après l’interdiction des organisations ouvrières, en 1934, il adhéra aux Jeunesses socialistes révolutionnaires clandestines. En 1937, il en était le dirigeant pour la région de Vienne. Le jour de l’invasion de l’Autriche par l’armée allemande, le 12 mars 1938, il s’enfuit en Suisse puis en France. Il travailla à Paris au Bureau à l’étranger du Parti socialiste. Interné au début de la guerre, il fut envoyé à Vienne en 1942 avec des ouvriers français. Il travailla dans les usines d’armement tout en gardant des contacts clandestins avec ses camarades.
En avril 1945, il collabora à la création des Jeunesses socialistes et fut élu président de leur Union. Il devint membre des instances supérieures du Parti socialiste autrichien et fut le porte-parole de son aile gauche. Au congrès de Louvain, en août 1948, il fut élu président de l’internationale des Jeunesses socialistes et le demeura jusqu’en 1954. En 1949, il fut également élu au Parlement où, benjamin des députés, il déploya une grande activité. Il fut délégué par l’Autriche au Conseil de l’Europe à Strasbourg et président de la commission des Affaires sociales. En 1954, il renonça à ses activités dans les mouvements de jeunesse et se consacra principalement aux problèmes des pays en voie de développement. En octobre 1956, lors des événements de Hongrie, il se rendit à Budapest où il établit des contacts avec les socialistes hongrois, puis organisa des secours aux réfugiés.
Strasser était un excellent orateur et un journaliste brillant. Elu président de la section du IXe arr. de Vienne il l’organisa d’une façon moderne et ouvrit de grands débats publics pour en faire la « section modèle du Parti socialiste autrichien », Miné par une maladie incurable, il n’en continua pas moins ses activités jusqu’à sa mort, le 6 juin 1962, à Vienne.