Toman fut, avant 1914, secrétaire du syndicat des orfèvres. Mobilisé pendant la guerre, il fut fait prisonnier sur le front russe. Après la révolution russe, il fut l’organisateur des prisonniers de guerre révolutionnaires de langue allemande à Omsk en Sibérie. Il adhéra au Parti communiste et, en avril 19Ï8, fut délégué à Moscou au congrès panrusse des prisonniers de guerre internationalistes. Il resta à Moscou et devint le dirigeant allemand du Parti communiste russe (bolchevik) et l’un des rédacteurs de la revue Weltrevolution (La Révolution mondiale). Il rentra à Vienne fin décembre 1918, à la tête d’un groupe de prisonniers de guerre acquis à la révolution. Excellent orateur, il ne tarda pas à devenir l’un des chefs du parti, son porte-parole. Après le départ de Steinhardt à la conférence de Moscou en février 1919, ce fut lui qui le remplaça au poste de secrétaire général. Il fit partie du directoire de quatre membres nommé par Bettelheim, l’émissaire de Bela Kun, qui prépara l’insurrection manquée du 15 juin 1919. Jusqu’en 1923, Toman resta un des dirigeants de premier plan du parti. Avec Koritschoner, il se situa à la tête de la fraction de « droite » qui se heurta violemment à celle que dirigeait Frey. Exclu du Comité directeur en 1924, il fut réintégré peu après et chargé de la section syndicale. Il fut exclu du parti en 1931 et resta à la tête d’un petit groupe de partisans les « Fébristes ». A l’été de 1934, Toman chercha à faire fusionner son groupe avec le Parti social-démocrate clandestin. Dès lors, on perd sa trace. Il semble qu’il ait été maire national-socialiste de la petite ville d’Eichgraben en Basse-Autriche. Il y fut arrêté par les troupes soviétiques en 1945 et est depuis porté disparu.
SOURCES : Herbert Steiner, Die Kommunistische Partei Œsterreichs von 1918 bis 1933. Bibliographische Bemerkungen (Le Parti communiste autrichien de 1918 à 1933. Remarques bibliographiques), Vienne, 1968. — Hans Hautmann, Die Anfänge der linksradikalen Bewegung und der K.P.Œ, 1916-1919 (Les Débuts du mouvement d’extrême gauche et du P.C. autrichien), Vienne 1970. — Lucien Laurat, « Le Parti communiste autrichien », in Contributions à l’histoire du Komintern, Genève, 1965.