Né te 28 février 1889 à Lugos en Transylvanie (Roumanie) ; dirigeant social-démocrate ; pendu dans la cour de la prison de Leoben le 19 février 1934.
Dixième enfant d’un charpentier, Koloman Wallisch apprit le métier de maçon. Adolescent, il prit part à Lugos à la fondation de l’Association culturelle social-démocrate. Au moment de la République des conseils, en Hongrie, il fut membre social-démocrate du conseil ouvrier de Szegedin, du directoire révolutionnaire et du tribunal révolutionnaire. Mais il souleva l’hostilité de certains membres de ces organisations lorsqu’il mit en doute les possibilités de survie d’une révolution prolétarienne dans un pays à majorité paysanne et dont les frontières né pouvaient être défendues contre les troupes de l’Entente. Lorsque ces prévisions pessimistes devinrent réalité, la tête de Wallisch et celle de sa femme Paula furent mises à prix pour 160 000 couronnes par le régime contre-révolutionnaire de l’amiral Horty. Wallisch se réfugia en Yougoslavie, puis en Autriche. Il s’établit en Styrie et devint secrétaire du Parti social-démocrate à Fürstenfeld (Styrie orientale).
En Autriche, Wallisch fut traité d’assassin et de boucher par la presse bourgeoise. Le procès en diffamation qu’il intenta contre le journal à sensation viennois Freiheit (Liberté) dura deux ans. Les témoins que l’on avait fait venir de Hongrie prirent la défense de Wallisch et le journal fut condamné à verser des dommages et intérêts. En effet, Wallisch croyait en la révolution, mais il s’opposait aux coups de main prématurés de type blanquiste. C’est ainsi qu’en avril 1921, à Bruck, il sauva l’ex-empereur Karl de Habsbourg de milliers de manifestants qui voulaient assaillir le train, lors de son transfert en Suisse, après le putsch manqué de Hongrie. De même, après les incidents sanglants du 15 juillet 1927 à Vienne qui, à la suite de l’acquittement scandaleux des assassins de Schattendorf, firent quatre-vingt-dix morts (voir chronologie), il sauva la ville de Bruck de l’incendie volontaire. Le 12 septembre 1931 encore, lors du putsch Pfrimer, Wallisch et le « Schutzbund » (Ligué de protection républicaine) évitèrent toute effusion de sang. Toutefois, lorsque, le 15 mars 1933, le chancelier Dollfuss congédia le Parlement, Koloman Wallisch, qui, depuis l’année précédente, était député au « Nationalrat » (Conseil national), crut l’heure venue de l’action ouverte contre le gouvernement, mais il se soumit à la discipline du Parti social-démocrate qui en jugea autrement. Lorsque le soulèvement se produisit, le 12 février 1934, Wallisch estimait qu’il était trop tard et que fa bataille serait perdue. Il combattit cependant par discipline de parti. Fait prisonnier, il refusa de demander sa grâce et il fut un des neuf membres du « Schutzbund » qui furent pendus. Il mourut en criant : « Vive la social-démocratie ! Liberté ! » Voir Münichreiter K.
SOURCES : Dokumentationsarchiv des œsterreichischen Widerstandes, Wien. — Wallisch, Paula, Ein Held stirbt (Un héros meurt), Prague, 1935, 246 p. 2e édition, Graz, 1946, 205 p. — Werk und Widerhall. Grosse Gestalten des œsterreichischen Sozialismus (L’Œuvre et son écho. Grandes personnalités du socialisme autrichien), édité par Norbert Leser, Vienne, 1964.