Né le 20 avril 1873 à Brünn (Brno) ; mort le 22 novembre 1915 à Vienne ; tapissier ; secrétaire au Parti social-démocrate autrichien ; un des fondateurs de la Fédération internationale des Jeunesses socialistes.
Fils d’un modeste tapissier de Brünn (Brno), Leopold perdit son père alors qu’il n’avait que trois ans ; sa mère se rendit alors à Vienne où elle travailla comme blanchisseuse et femme de ménage. A l’école communale, Winarsky se montra un élève doué et travailleur, puis il apprit le métier de son père. Très tôt en contact avec le mouvement ouvrier socialiste, il milita à l’Association d’éducation ouvrière d’Erdberg, à Vienne.
A vingt ans, il était déjà président de l’organisation social-démocrate de l’arr. de « Landstrasse ». Il s’intéressait tout particulièrement à l’éducation des ouvriers et notamment des jeunes. C’est ainsi qu’en novembre 1894, il participa à la fondation de l’Association des jeunes travailleurs. En 1895, Winarsky fut condamné à quatre mois de prison pour un discours prononcé dans une réunion publique. Il devait, par la suite, avoir bien d’autres démêlés avec la justice.
Victor Adler sut apprécier les talents de ce jeune militant ouvrier dynamique et il le fit entrer, en 1898, au secrétariat du Parti social-démocrate. Winarsky devint également membre du Comité directeur du Parti social-démocrate de Basse-Autriche (Vienne). En 1906, l’arrondissement de Brigittenau l’envoya au conseil municipal de Vienne où il siégea jusqu’à sa mort. En 1907, lors des premières élections au suffrage universel, il fut élu député par la circonscription de Friedland (Bohême) au « Reichsrat » (Conseil d’Empire) et réélu en 1911 dans une des circonscriptions de Vienne.
Bon organisateur, intelligent, de belle allure, Winarsky était très populaire dans le milieu ouvrier viennois où on l’appelait « fescher Poldl » (Le beau Léopold).
Délégué aux congrès de l’internationale, il fonda en août 1907 à Stuttgart, avec son ami Karl Liebknecht, la Fédération Internationale des Jeunesses socialistes. A la fin de 1907, le secrétariat de cette organisation fut installé à Vienne ; Winarsky le dirigea pendant son installation, puis il céda la place à son élève et ami, Robert Danneberg. Il resta néanmoins membre du Bureau international, mais son activité fut entièrement absorbée par sa fonction de secrétaire national du Parti Social-démocrate chargé de l’éducation.
Autodidacte qui avait acquis une vaste culture, il fut l’auteur de nombreux articles et brochures. Il était l’un des cofondateurs de la revue théorique Der Kampf (le Combat), collaborait régulièrement à l’Arbeiter-Zeitung (Journal des Travailleurs), à la Volkstribüne (La Tribune du peuple) et au Jugendlicher Arbeiter (Jeune Travailleur). Il appartenait à l’aile gauche du Parti social-démocrate et, internationaliste résolu, il fut l’un des rares dirigeants de ce parti à se prononcer contre la guerre en août 1914. Après la déclaration des hostilités, il organisa une manifestation pacifiste à Vienne. Il s’opposa vigoureusement à la politique social-patriote et lors de la Conférence du Parti social-démocrate en mai 1915, il vota contre la résolution politique du Comité directeur. Connu pour son opposition ouverte à la guerre, il fut appelé sous les drapeaux. Gravement malade, il fut très vite démobilisé et mourut à Vienne le 22 novembre 1915.
ŒUVRE : Bericht über die Tätigkeit der Sozialdemokraten in den Gemeindevertretungen an den Parteitag der deutschen Sozialdemokratie in Reichenberg (Rapport sur l’activité des sociaux-démocrates dans les instances municipales), Vienne 1909, 11 p. — Wohnungsteuerung und Wohnungselend (Cherté et misère du logement), Vienne, 1911, 24 p. — Die Revolution von 1848 (La Révolution de 1848), Vienne, 1911, 31 p. — Die grosse französische Revolution (La Grande Révolution française), Vienne, 1913, 24 p.
Deux lettres (1904-1914) à K. Kautsky sont déposées à I1 Institut international d’Histoire sociale à Amsterdam.