APERCÉ André, Pierre, Léon

Par Dominique Ledortz, Dominique Tantin, Michel Thébault

Né le 27 juin 1908 à Niort (Deux-Sèvres), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Chard (Creuse) ; sous-officier gendarmerie ; résistant AS de la Creuse.

Fils de Pierre, Alfred Apercé, jardinier, alors âgé de 31 ans, et de Marie Louise née Marteau, âgée de 22 ans, sans profession, domiciliés à Niort, quai de Belle-Ile, André Apercé épousa Andrée, Marie Gratot à Saint-Denis-du-Pin (Charente-Maritime) le 1er décembre 1934.
Sous-Officier de la Gendarmerie affecté à la gendarmerie de Paris N/O, il fut incorporé en 1928 au 57e RI à Bordeaux (Gironde) où il servit 5 ans, puis il fut nommé élève Garde à Pied le 4 juin 1935 à la 2e Légion de la Garde républicaine mobile (L.G.R.M), peloton mobile N° 172 à Cholet.
Aux armées à Mézières le 24 août 1939, il fut nommé Sergent-Chef au 291e RI dépendant de la 23e L.G.R.M. Il participa aux combats de la mi-juin 1940 en Lorraine, son régiment couvrant du 15 au 17 juin 1940 la retraite vers le sud des régiments de forteresse de la ligne Maginot. Le régiment fut réduit à moins d’un bataillon au soir du 17 juin après les combats de Juvelize (Moselle). André Apercé fut fait prisonnier le 19 juin 1940 quelques kilomètres plus au sud, à Thiébauménil à l’est de Lunéville. Conduit en Allemagne il fut interné au stalag III A à Luckenwalde dans le Brandebourg à une cinquantaine de kilomètres au sud de Berlin. Il fut libéré et rapatrié le 23 août 1941 et reprit son poste à la gendarmerie de Paris N/O, affecté à la brigade motorisée n°16 en résidence à Asnières-Grésillons (Seine). Cette brigade semble avoir été affectée en 1944 à la garde du centre d’internement pour personnalités politiques opposées au gouvernement de Vichy, regroupées dans la cité thermale d’Evaux-les-Bains (Creuse). Le 8 juin 1944 à l’annonce du débarquement allié, les gendarmes se rallièrent à la Résistance et permirent la libération de toutes les personnalités emprisonnées. Le soir même André Apercé et son unité prirent le maquis rejoignant le bataillon Jack (Jack William Brodhurst) de l’Armée Secrète sur la commune de Chard. Rallié à la Résistance, chef de Section mitrailleuse, il fut nommé sergent-chef FFI (grade assimilé non homologué) affecté à la Compagnie du Capitaine Dubois et assurant la protection du Poste de Commandant du commandant Jack au lieu-dit Roussines. Lors de l’attaque du P.C par les Allemands le 27 juillet 1940, il assura avec son groupe de mitrailleuse la protection lors de l’opération de décrochage. Capturé, il fut exécuté sommairement avec quatre camarades au lieu-dit Trebeix sur la commune de Chard. Selon un rapport de gendarmerie du 5 novembre 1944 (AD 87 op. cit.) : « Cinq prisonniers FFI, pris au début de l’attaque, furent conduits à deux kilomètres du lieu de la capture ; on les fit descendre des camions où ils avaient pris place et on les obligea à courir dans un champ situé en bordure de la route. Ils furent abattus pendant leur course par leurs bourreaux qui étaient restés sur la route ».
Il fut inhumé après la guerre dans la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), où il repose depuis lors, Section 1, carré D, rang 16, tombe 466.
Il obtint la mention mort pour la France (15 mai 1945). Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Saint-Denis-du-Pin, sur le monument commémoratif dressé sur la commune de Chard et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.


Chard (27 juillet 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197785, notice APERCÉ André, Pierre, Léon par Dominique Ledortz, Dominique Tantin, Michel Thébault, version mise en ligne le 29 novembre 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Dominique Ledortz, Dominique Tantin, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Vienne, dossier sur les crimes de guerre. 1517 W 183 — SHD-AVCC, Caen, AC 21 P 8652. — SHD-Vincennes, GR 16 P 15566. — Notes de Dominique Ledortz du pôle Mémoriel L. Gendarme D.L. Résistance. — acte de naissance en ligne (Arch. Dép. Deux-Sèvres).

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