CHER Edmond

Par Yves Le Maner

Né le 19 octobre 1902 à Petite-Forêt (Nord), mort le 2 août 1967 à Petite-Forêt ; ajusteur ; militant syndicaliste et communiste de la région de Valenciennes (Nord).

Fils d’un mineur devenu soudeur militant socialiste avant 1914, Edmond Cher, ajusteur, prit sa première carte syndicale dès l’âge de seize ans. Il adhéra au Parti communiste en juin 1921 et fonda le mouvement des Jeunesses communistes dans le Valenciennois, créant de nombreuses sections locales et fondant une bibliothèque d’éducation marxiste. Cher mena de front action politique et action syndicale : membre de la commission exécutive du syndicat régional CGTU des Métaux de Valenciennes-Denain, il siégea au bureau de ce groupement à partir de 1925, date à laquelle il devint également membre du bureau de l’Union locale unitaire de Valenciennes. Déjà secrétaire de la cellule locale de Petite-Forêt, il fut nommé secrétaire adjoint, aux côtés d’A. Musmeaux* du rayon communiste de Valenciennes à la fin des années 20 ; en 1930, le rayon regroupait quatre sous-rayons : Denain (H. Poix secrétaire), Saint-Amand, Onnaing (L. Raux) et Vieux-Condé (G. Boucaut), soit un total de vingt-neuf cellules locales, huit cellules d’entreprises et dix-sept cellules des Jeunesses communistes. Déjà chargé du travail « anti » et de la propagande auprès des travailleurs étrangers, Cher devint secrétaire du rayon après la démission de Gilbert Honorez, en 1933. Cette période du début des années 1930, fut pour lui celle de l’instabilité : malgré ses qualités professionnelles, il fut licencié à plusieurs reprises. Après avoir été l’un des meneurs des grèves des métallurgistes du Valenciennois en 1936, Cher fut élu trésorier de l’Union locale réunifiée de Valenciennes. Il siégea également au bureau du syndicat régional unique des Métaux de Valenciennes-Denain jusqu’en 1937, date à laquelle il devint, avec J. Boussingault, secrétaire de l’Union des Métaux de l’arrondissement de Valenciennes, prenant en particulier en charge la gérance du journal Le Métallo.

Edmond Cher continua d’agir sur tous les fronts : élu conseiller d’arrondissement de Valenciennes-Nord en 1937, il mena les grèves des métallurgistes et des mineurs en 1938, ce qui lui valut une condamnation à 200 francs d’amende, sentence s’ajoutant à une liste déjà longue.

Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier en 1940 et détenu dans un stalag. Rapatrié en France en raison de la détérioration de son état de santé, il participa immédiatement, malgré la maladie, au mouvement Francs-Tireurs et Partisans. Arrêté par les Allemands, il fut déporté au camp de Neuengamme. Bien que physiquement diminué, il reprit de multiples responsabilités dès son retour en France en 1945. Élu maire de Petite-Forêt en 1945, secrétaire de la cellule locale du PC, il cumula pendant plusieurs années un nombre impressionnant de responsabilités syndicales, politiques et sociales : conseiller général, député suppléant, secrétaire général de l’Union locale des syndicats ouvriers CGT de Valenciennes, il fut également président de la Caisse de secours de Valenciennes et administrateur de diverses œuvres sociales et coopératives.

Il continua de militer ardemment jusqu’à sa mort, participant notamment à la campagne contre la guerre d’Algérie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19783, notice CHER Edmond par Yves Le Maner, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 janvier 2011.

Par Yves Le Maner

SOURCES : RGASPI, 495 270 2762, autobiographie, Petite Forêt (Nord) 1er novembre 1937, classé AS. — Arch. Dép. Nord, M 154/191, M 154/279 et M 595/68. — H. Ieria, mémoire de maîtrise, Lille III-1974, op. cit. — J.-M. Fossier, op. cit.

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