PÉRIN Jean-Marcel dit aussi Marcel Perin

Par Eric Panthou

Né le 2 janvier 1885 à Reims (Marne), mort le 29 décembre 1955 à Paris ; gérant d’hôtel, journaliste, militant socialiste, conseiller municipal à Vichy, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, président de l’ARAC du Puy-de-Dôme, exclu de la SFIO, traducteur,

La Montagne, 14 janvier 1922

Jean-Marcel Périn naquit à Reims de parents devenus hôteliers à Vichy (Allier). Après ses études secondaires, il demeura avec sa famille et prit à son compte l’exploitation hôtelière, militant également au Parti Socialiste (SFIO).

En 1910, il fut administrateur du journal hebdomadaire politique, syndicaliste et d’éducation sociale de l’Allier, Le Travail. Il est secrétaire de rédaction de Vichy-Socialiste en 1913-1914, secrétaire de la section vichyssoise de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il siégea au conseiller municipal de Vichy, comme membre du groupe socialiste à Vichy. Il prit par exemple la parole lors de la manifestation du 1er Mai 1919.

Après guerre, il s’installa à Clermont-Ferrand. Il fut de la première équipe du quotidien La Montagne, fondé en 1919 par le député socialiste Alexandre Varenne. En mai 1920 il était présenté comme secrétaire de rédaction. C’est alors le principal animateur du journal selon Georges Rougeron.
Il rédigea de nombreux articles durant ces deux premières années, que ce soit d’ordre politique, social ou même littéraire, et signe de nombreux éditoriaux.

Au moment de la grève des caoutchoutiers et des cheminots en mai 1920, il intervint à plusieurs reprises pour apporter son soutien aux grévistes. Le 5 mai il déclara : “Nous ne sommes pas prêts pour la révolution car à cette heure nous aurions les mitrailleuses et des tanks devant nous, mais plus tard nous en disposerons à notre tour”. Lors d’une assemblée de cheminots, il fut présenté comme cheminot honoraire.

Cette même année 1920, il fut également président de l’ARAC du Puy-de-Dôme. Le 11 juin 1920, il anima avec le socialiste Henry Andraud et Jean Sanne, le président départemental, une grande réunion de propagande de l’ARAC à Clermont-Ferrand. Le 18 juillet, lors d’une autre réunion de l’ARAC, il dénonça l’origine capitaliste de la guerre en cours en Cilicie, servant selon lui les seuls intérêts des banquiers. En janvier 1921, il fut réélu président.

Il continua d’être un militant socialiste. Il fit par exemple une causerie lors d’une réunion de la section SFIO de Montferrand le 26 juillet 1920.
Mais alors qu’il était encore membre de la section clermontoise de la SFIO en avril 1922, il fit annoncer dans le quotidien de droite L’Avenir, qu’il posait sa candidature au conseil général dans le canton dont Alexandre Varenne fut l’élu socialiste.
La section clermontoise comme celle du département ne jugea pas bon de l’exclure alors, pensant qu’il n’irait pas au bout de sa démarche. Mais le 26 avril, il confirma sa candidature et organisa sa première réunion. La section SFIO de Clermont vota alors à l’unanimité sa radiation de la section et son exclusion du parti le 27 avril. Elle fit placarder alors à Clermont un message aux électeurs dénonçant son “acte indigne” contre Varenne, piétinant ses idées pour “assouvir de petites haines aussi mesquines qu’injustifiées”.
Lors de la réunion qu’il organisa, il fut désavoué par ses camarades présents, notamment anciens combattants. On lui reprocha ses paroles jugées nationalistes. Finalement, il renonça. La commission administrative fédérale décida alors de ne pas faire de déclaration publique le concernant. Mais le 12 mai, Péri s’associa à une feuille anonyme payée par la réaction et s’en prenant avec violence à Varenne. La fédération, par la voix de son secrétaire fédéral, Victor Isnal, publia donc un communiqué intitulé “Une exécution nécessaire. La trahison de Marcel Périn” dans lequel on dit que “partout ce renégat qui fut, par arrivisme, alternativement, bolchevisant à Vichy, radicalisant en arrivant à Clermont, pour devenir nationaliste récemment, soit reçu comme il le mérite par les honnêtes gens de tous les partis.”

Puis il s’établit dans le sud-ouest et, enfin en région parisienne, comme traducteur. Il décéda à Paris le 29 décembre 1955.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197837, notice PÉRIN Jean-Marcel dit aussi Marcel Perin par Eric Panthou, version mise en ligne le 3 décembre 2017, dernière modification le 3 décembre 2017.

Par Eric Panthou

La Montagne, 14 janvier 1922

SOURCES : Notes de Jean Maitron. — Marcel Périn, “Pour une guerre offensive, pas un homme, pas un sou”, La Montagne, 23 juillet 1920. — La réunion de la Maternité. Les cheminots clermontois acclament Bidegaray”, La Montagne, 2 septembre 1920 ; 20 juillet 1920. — Marcel Périn, “F…-nous la paix !” La Montagne, 9 juillet 1920. — Marcel Périn, “Un Homme de lettres”, La Montagne, 3 juillet 1920 ; Marcel Périn, “Les paysans et la guerre”, La Montagne, 13 juin 1920.
Marcel Périn, “Le Socialisme au champ”, La Montagne, 11 jin 1920. — "Casse-cou”, La Montagne, 5 juin 1920 . — Arch. Dép. 63, 10 M 79 Grèves caoutchoutiers, Rapport au commissaire central, le 5 mai 1920 ; La Montagne, 16 mai 1920. — Georges Rougeron, La Presse bourbonnaise sous la III° République, 1980, p. 52. — La Voix du peuple : journal syndicaliste, organe de la Confédération générale du travail, mai 1919, p. 303. — Victor Isnal, “Une exécution nécessaire. La trahison de Marcel Périn”, La Montagne, 13 mai 1922.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable