LEVIER Jacques

Par Marc Geniez

Né le 16 février 1920 à Saint Maurice (Seine/Val de Marne), mort le 25 mars 2004 à Charenton (Val de Marne) ; PEGC ; militant syndical (SNC) ; militant associatif ; conseiller municipal de Saint-Maurice.

Devant l’ENI de Beauvais, février 1937.
Devant l’ENI de Beauvais, février 1937.

Fils de Louis Levier, installateur de téléphonie, et de Jeanne Billa, couturière, Jacques Levier avait un frère, Jean (né en 1912) et une sœur, Jacqueline (née en 1925), futurs enseignants. Après une scolarité en école primaire puis au cours complémentaire de Charenton, il obtint le brevet supérieur et réussit le concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Beauvais (Oise, promotion 1936-1939). Il effectua également la préparation militaire supérieure.

Jaques Levier fut nommé instituteur stagiaire en octobre 1939 à l’école élémentaire d’Amy (Oise) sur le poste de son frère aîné, réserviste rappelé sous les drapeaux le 23 août 1939. La « classe 40 » étant « ajournée », non mobilisé, il fut maintenu en « service civil ». Il assura bénévolement la fonction de secrétaire de mairie, comme de nombreux instituteurs dans les petites communes. Titularisé le 1er janvier 1941, il fut nommé le 1er octobre 1943 au groupe scolaire Condorcet de Maisons Alfort (Seine/Val de Marne).

Jacques Levier épousa en mars 1948 Marie-Louise Grossetête, sténodactylo née le 24 août 1920 en Haute Marne. Le couple eut deux enfants : Martine, née le 26 décembre 1948, et Christian, né le 17 novembre 1952.

Jacques Levier fut nommé au cours complémentaire industriel de la rue Pierre Budin (Paris, XVIIIe) pour les années scolaires 1954-1955 et 1955-1956 puis au groupe scolaire Victor Hugo de Créteil (Seine/Val de Marne) en Lettres et Histoire-géographie. Cet établissement, ultérieurement fermé, fut remplacé par le collège Plaisance, rue Laferrière à Créteil où furent transférés les personnels. Il y resta jusqu’à sa retraite le 13 octobre 1979.

Jacques Levier appartenait à une famille de serviteurs de l’éducation nationale : en plus de son frère Jean (instituteur), de sa fille Martine (professeur agrégé d’anglais), l’un de ses neveux , Daniel Levier, exerça les responsabilités de président de l’université de Pau puis de recteur de l’académie de Toulouse en 1982 et un autre neveu, André Grossetête, celle d’inspecteur d’académie (Somme, Alpes-Maritimes, Val d’Oise).

Le 15 septembre 1969, Jacques Levier fut intégré dans le corps des professeurs d’enseignement général des collèges lors de sa création. Élève puis professeur de cours complémentaire, il milita pour l’émergence d’une véritable école moyenne située entre l’école primaire et le lycée. Ses différentes responsabilités syndicales accompagnèrent la transformation des cours complémentaires en collèges autonomes.

Ses responsabilités syndicales s’exercèrent à la fois au plan local et au plan national. Dès 1963, trois ans après la création du Syndicat national des collèges, il apparut parmi les responsables de la section syndicale de la grande académie de Paris. Au 1er janvier 1968, à la suite de la réorganisation administrative des départements de la région parisienne, il devint co-secrétaire académique de la grande section de la région parisienne du SNC et délégué départemental du Val de Marne. En septembre 1972, le SNC transforma cette grande section en trois sections académiques. Il devint alors secrétaire général de la section de Créteil.

Homme de terrain, Jacques Levier fut élu représentant du personnel à la Commission administrative paritaire départementale des instituteurs de la Seine le 14 mai 1965, puis le 20 février 1970 à la CAPA des PEGC de la grande académie de Paris. Enfin, il fut élu à la CAPA des PEGC de l’académie de Créteil de 1972 à1978.

Doté d’une grande culture, d’une très bonne connaissance réglementaire et d’une excellente mémoire il était capable de répondre immédiatement et sans consulter de documents à de très nombreuses questions et évitait bien des recherches à l’administration en commission paritaire. Homme d’action, il prisait peu les discours et intervenait rarement dans les congrès. Ayant beaucoup d’humour, une gouaille de « Titi parisien », il recadrait parfois les débats qui s’enlisaient, à l’aide d’expressions particulièrement imagées.

Ses grandes compétences le firent appeler pour siéger au bureau national du SNC en septembre 1965. Il devint trésorier national, en plus de ses responsabilités académiques, le 9 avril 1970 et le demeura jusqu’au 29 mars 1979 (congrès national), cinq mois avant son départ en retraite devenant membre d’honneur du SNC. Il resta alors pendant plus de 15 ans, responsable du secteur des « retraites et personnels pensionnés » du SNC.

Son engagement s’étendait au-delà du domaine syndical : adhérent du Parti socialiste SFIO jusqu’en 1951, il apporta son soutien à Edouard Depreux, plusieurs fois ministre sous la IV ème République. Il devint également conseiller municipal de Saint-Maurice (94) de 1947 à 1953, co-fondateur de « partir jeune » (affilié à la fédération Léo Lagrange) pour faire voyager à bas coût, en autocar et auberges de jeunesse, des élèves à travers la France et l’Europe proche. Il fut enfin syndic bénévole de sa copropriété à Charenton, de 1959 à 1990.

Auteur de deux guides Bordas pour classes de Transition et pratique, il fut nommé Chevalier des Palmes académiques en juillet 1968.

Son épouse, Marie-Louise, mourut à Charenton (Val de Marne) le 4 avril 2020, dans sa centième année.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197849, notice LEVIER Jacques par Marc Geniez, version mise en ligne le 3 décembre 2017, dernière modification le 6 juin 2020.

Par Marc Geniez

Devant l'ENI de Beauvais, février 1937.
Devant l’ENI de Beauvais, février 1937.
 Instituteur en classe de CM2 à l'école Condorcet en 1949-1950
Instituteur en classe de CM2 à l’école Condorcet en 1949-1950
Faisant ses courses avec ses enfants (1957)
Faisant ses courses avec ses enfants (1957)
A la tribune du congrès de Royan du SNC (mai 1977) au centre à côté d'André Zilber.
A la tribune du congrès de Royan du SNC (mai 1977) au centre à côté d’André Zilber.
16 janvier 1994, manifestation laïque, à droite Jacques Levier et sa femme.

ŒUVRE : A la découverte de la terre, Bordas,1966, 64 p. - Postes et télécommunications, Bordas,1967, 64 p.

SOURCES : Archives du SNC. — Renseignements fournis par sa famille.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable