CHEVALIER Jeanne, Gustave, épouse COUTTENIER

Par Alain Dalançon, Claude Pennetier

Née le 16 février 1910 à Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais), morte le 15 novembre 1993 à Libourne (Gironde) ; professeure ; résistante ; militante de la mémoire de la déportation à la FNDIRP, militante du MRAP.

Fille de Jean-Baptiste Chevalier, employé de banque, et d’Ida Delansay, institutrice, Jeanne Chevalier devint institutrice.

Elle épousa le 18 juillet 1929 à Béthune (Pas-de-Calais) Maurice, Henri Couttenier, né le 5 juin 1906 à Laventie (Pas-de-Calais), avec lequel elle eut deux fils, Maurice, né le 10 juillet 1930 à Béthune, et Jean-Marie, né le 15 juin 1933.

Le couple s’engea dans la Résistance dans le réseau Etienne-Leblanc (pseudo de Pierre Charrié) du département du Loiret, dépendant du SOE Buckmaster, reconnu parmi les Forces combattantes. Jeanne Chevalier fit de la propagande clandestine et du recrutement.

Arrêtée en novembre 1941 par les Brigades spéciales, elle fut emprisonnée au fort du Hâ à Bordeaux (Gironde), puis aux prisons de la Santé et de Fresnes, et condamnée aux travaux forcés par une cour martiale allemande avant d’être déportée « NN » à la prison de Karlsruhe.

Son mari fut arrêté en août 1944 et déporté dans le « dernier convoi » parti de Paris, en gare de Pantin, le 15 août 1944 pour le camp de Buchenwald (matricule 76892), où il mourut le 8 mars 1945 à Nordhausen. Il fut décoré de la médaille de la Résistance en 1946 (décret du 15 juin 1946 et JO du 11 juillet 1946) et promu au grade de capitaine à compter du 1er juin 1944 (JO du 13 juillet 1947).

Médaillée de la Résistance elle-même, Jeanne Couttenier se remaria le 28 septembre 1951 à Orléans avec Guy Toupense, également résistant, dont la femme, Odette, était morte en déportation à Ravensbruck le 8 mai 1945.

Jeanne Chevalier milita contre le réarmement allemand dans les années 1950 et fut élue membre du bureau du MRAP en 1957.

Devenue professeure en collège, elle était membre du jury départemental de la Seine du concours de la Résistance et de la déportation. Membre du comité national de la FNDIRP, elle fut une des principales animatrices de sa commission d’histoire avec Marie, Elisa Cohen et Roger Arnould.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197897, notice CHEVALIER Jeanne, Gustave, épouse COUTTENIER par Alain Dalançon, Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 décembre 2017, dernière modification le 12 janvier 2022.

Par Alain Dalançon, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. Rectorat de Paris, dossier épouse Couttenier, AJ/16/8945. — Arch. Nat. Mémoire des hommes ; https://dora-ellrich.fr/15-aout-1944/. — Olivier Lalieu, « L’invention du « devoir de mémoire » », XXe siècle, 2001/69, p. 83-94. — Serge Wolikow, Jean Vigreux, Les combats de la mémoire. La FNDIRP de 1945 à nos jours, Le Cherche midi, 2006. — Sources familiales.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable