CASABIANCA Louise, Maria [née BLANCHARD]

Par Daniel Grason

Née le 4 décembre 1889 a Montaillé arrondissement du Mans (Sarthe), morte le 1er janvier 1983 à Vibraye arrondissement du Mans (Sarthe) ; infirmière ; internée.

Fille de Louis, François, Gabriel, 27 ans, charbonnier et de Marie, Florentine, Victorine née Ruflin 18 ans, journalière. Louise Casabianca à l’issue de l’école primaire obtint le CEP, elle poursuivit des études d’infirmière, décrocha son diplôme. Elle exerça sa profession d’infirmière à l’hôpital Beaujon à Clichy-la-Garenne puis à Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Elle épousa le 5 janvier 1918 Antoine, Charles Casabianca en mairie du IVe arrondissement de Paris. Sur son lieu de travail, elle se syndiqua. Pendant la guerre, veuve d’Antoine Casabianca, elle vivait 5 rue de la France-Mutualiste à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine).
Avant la guerre, alors qu’elle travaillait à l’Hôpital Beaujon, elle fit connaissance de Bénédikt Librod qui était soigné pour une tuberculose. Ils restèrent en contact, se rencontrèrent à deux reprises. En janvier1942, lors d’un rendez-vous au Bois de Boulogne, il lui demanda d’héberger une amie, « Jeannette Dupont » (Szyfra Lipszyc) qui venait de la zone libre, il lui montra sa carte d’identité et sa carte d’alimentation. Dans les premiers jours de février « Jeannette Dupont » se présenta, elle déclara à Louise Casabianca qu’elle travaillait comme femme de chambre, partait tous les matins à 10 heures. Elle réglait régulièrement sa participation au loyer.
Au cours de conversations, Louise Casabianca déduisit que « Jeannette Dupont » avait des convictions communistes, celle-ci lui ayant dit que les polonais seraient bientôt libérés de leur « joug ». Elle l’informa le 30 juin 1942 de l’arrestation de Bénédikt Librod et apporta ses vêtements, des pièces d’identités, passeport... Cela paru bizarre à Louise Casabianca, elle lui demanda de quitter son logement.
Des inspecteurs de la BS2 se présentèrent le 30 juin 1942 au domicile de Louise Casabianca. Cette visite était motivée par l’hébergement de Szyfra Lipszyc. Des manipulateurs de télégraphie, des papiers d’identité et des objets personnels appartenant à Bénédikt Librod qui était en liaison avec Szyfra Lipszyc furent saisis.
Elle a été écrouée au Dépôt le 1er juillet 1942, elle y resta 45 jours. Louise Casabianca a été incarcérée à dans le quartier allemand de la prison de Fresnes. Le 14 octobre 1942 elle comparut devant le tribunal du Gross-Paris, elle fut acquittée et mise le 13 janvier 1943 à la disposition de la Direction des Renseignements généraux pour son transfert dans une prison française.
Elle a été successivement à la Santé, à Fresnes, au camp des Tourelles, au camp de La Lande à Monts (Indre-et-Loire) et à Poitiers (Vienne). Elle fut libérée le 30 août 1944. Auditionnée après la guerre par la commission d’épuration de la police, elle déclara qu’elle n’avait pas subi de sévices lors de son interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de Police.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197980, notice CASABIANCA Louise, Maria [née BLANCHARD] par Daniel Grason, version mise en ligne le 7 décembre 2017, dernière modification le 25 février 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 103 BS2, KB 23. – Bureau Résistance (pas de dossier). – AD Sarthe 5Mi 215_24-26, acte n° 26.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable