TALBOT Pierre, Marie

Par Gérard Larue

Né le 10 janvier 1903 à Plounérin arrondissement de Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort le 30 janvier 1971 à Stains (Seine-Saint-Denis) ; employé à la Compagnie du Gaz de Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), militant syndical ; militant communiste, résistant ; interné à Pithiviers (Loiret).

Fils de Joseph Talbot, cultivateur, et Anne Marie Le Lann, ménagère, Pierre Talbot s’était marié le 30 juin 1928 à Paris (XIe arr.) à Alice Bihoux née le 21 avril 1908 à Villegats (Eure), il avait trois enfants et demeurait 5 avenue Solon, (Division Leclerc) à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis). Il travailla dès novembre 1924 à la Compagnie du Gaz, « groupes du gaz à l’eau » du Landy à Saint-Denis. Militant syndicaliste CGTU et délégué du personnel de 1935 à 1937, il était sympathisant communiste. De la classe 1923, du recrutement de Guingamp, il fut mobilisé le 20 février 1940 et renvoyé dans ses foyers le 2 mars suivant.
Il affirma dans son dossier de demande de reconnaissance au titre de la Résistance intérieure française (RIF) avoir été « contacté par Robert Valet » dès juillet 1940 et avoir été « responsable du triangle politique du gaz de Saint-Denis ». Il aurait avoir effectué « des distributions de tracts du PC », des « souscriptions » pour le Parti communiste, « recruté des FTPF ». Rappelons que les FTPF ne furent formés qu’à partir de janvier 1942.
Le 26 janvier 1942, eut lieu une distribution clandestine de tracts communistes à l’usine à gaz du Landy à Saint-Denis. La direction fit procéder à une enquête qui le mit en cause ainsi que son camarade Marcel Senard. Ils furent arrêtés. Ce dernier fut disculpé et Raoul Louis Caron désigné responsable.
Le 31 janvier suivant, Pierre Talbot signa un imprimé de l’administration vichyste dans lequel il déclara « désapprouver l’action communiste clandestine sous toutes ses formes et [prendre] librement l’engagement d’honneur de ne [se] livrer dans l’avenir, directement ou par personne interposée, à aucune activité communiste ». Quarante-huit heures plus-tard il fut relâché.
Le 24 septembre 1942, il fut arrêté à nouveau par la police française à son domicile et interné administrativement en application du décret du 18 novembre 1939 puis transféré au camp de Pithiviers (Loiret). Cette opération policière (commissariats, renseignements généraux et gendarmerie) se déroula sur l’ensemble de la Région parisienne, 1621 militantes et militants communistes furent arrêtés en raison de leurs activités communistes passées. Au début du mois de mai 1943, environ 950 internés avaient été libérés, Pierre Talbot le fut le 7 mai 1943.
Revenu à son domicile, « il continua son activité résistante jusqu’au premier septembre 1944 après avoir participé à l’insurrection à Stains », (attestation de la RIF).
Il fut reconnu comme ayant appartenu à l’organisation « Front National » [attestation de la commission locale de contrôle de Stains, signatures manuscrites des responsables de l’Union des Femmes Françaises (illisible), du Parti communiste français (illisible), de la CGT (Aubart), des Déportés et Internés (illisible) du Front National (Gaumet). Il fut homologué caporal au titre fictif (RIF), de juillet 1940 au 7 mai 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197981, notice TALBOT Pierre, Marie par Gérard Larue, version mise en ligne le 13 décembre 2017, dernière modification le 13 décembre 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPO. 77 W 575, 77 W 191, 1 W 1826, BA 1836. – Bureau Résistance SHD 16P 561188. — État civil en ligne cote Plounérin 1901 - 1905, vue 64.

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