GUILLEUX Marcel, Joseph

Par Gilles Pichavant

Né le 31 août 1890 à St Jean-de-Boiseau (Loire-Inférieure, Loire atlantique), mort le 7 mai 1945 à Cham (Allemagne) ; Cheminot ; militant communiste, guerre du Rif, révoqué des chemins de fer (1925), déporté (1943-1945).

Marcel Guilleux. Photo d’archive familiale.

Né le 31 août 1890 à St Jean-de-Boiseau (Loire-Inférieure, Loire atlantique), Marcel Guilleux devint chaudronnier à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) vers 1913, après son service militaire.

Le 5 août 1914, il fut mobilisé dans la marine nationale, et, du 27 août 1914 au 27 novembre 1915, fut fusiller-marin. Du 1er janvier 1916 au 4 décembre 1916, il fut embarqué sur la canonnière La Surprise. Le 4 décembre, il survécut au torpillage du navire au mouillage à Funchal (Madère) par le sous-marin allemand U31. Du 23 mars 1917 au 6 octobre 1918, il fut embarqué sur la Cassiopée qui défendait les convois dans l’Atlantique nord et la Manche.

Démobilisé, il entra dans les chemins de fer de l’État à Sotteville-lès-Rouen, comme chaudronnier.

Habitant Le Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), le 25 mars 1923 il fut candidat communiste à des élections municipales partielles, avec André Marty et Petit*. Ils furent tous les trois élus.

En 1925, Guilleux participa à la campagne contre contre la guerre du Rif. Arrêté, il fut condamné le 28 juillet 1925, à 2 ans de prison et 100 francs d’amende, par le tribunal de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), pour provocation de militaires à la désobéissance, délit inscrit dans les lois de 1894 de répression des « menées anarchisme » (Les « lois scélérates »). Sa condamnation fut confirmée le 12 août par la cour d’appel de Rouen. On avait trouvé chez lui des affiches dénonçant la guerre du Rif. Il fut interné à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen. A la suite de cette condamnation il fut révoqué des chemins de fer.

En septembre 1926, un comité interlocal fut créé à l’initiative du Comité départemental de Seine-Inférieure du Secours rouge international, avec la section de Petit-Quevilly de l’ARAC et celle de Petit-Quevilly du SRI. Victor Caruel secrétaire départemental du SRI en était le coordonnateur.

Marcel Guilleux fut libéré le 26 janvier 1927, soit 7 mois avant l’expiration de sa peine. Le syndicat des cheminots CGTU mena campagne pour sa réintégration dans les chemins de fer, qu’il finit par obtenir, à la suite d’une loi d’amnistie promulguée le 13 juillet 1933.

Le 7 mai 1942 à Sotteville-les-Rouen, il fut arrêté par la police française. Il militait à la Résistance-fer, et collectait en faveur des familles de prisonniers politiques et propagande communiste. Il fut interné Compiègne, puis, le 25 juin 1943, fut déporté à Buchenwald. Le 8 avril 1945, il fit partie de la colonne de détenus évacués de Buchenwald vers le camp de Flossenbürg. Embarqués à 100 par wagon-tombereau, le convoi fut débarqué en gare de Tachov. La colonne se rendit à pied à Flossenbürg où elle arriva le 14 avril. Les déportés furent installés d’une manière précaire dans un bâtiment de l’usine Messerschmitt sans être immatriculés. Les 19 et 20 avril 1945, Parmi les 14 à 15000 détenus, Marcel Guilleux fut intégré aux colonnes d’évacuation du camp de Flossenbürg. Ils partirent donc à pied vers le Sud, en colonnes par 5. La moitié d’entre eux furent décimés durant cette marche, mais Marcel Guilleux survécu. Le 23 avril 1945, il fut libéré par les Américains dans la région de Cham (Allemagne), mais épuisé et malade, il fut hospitalisé, et y mourut le 7 mai 1945

Le 27 avril 1914 à Le Petit-Quevilly, Marcel Guilleux s’était marié avec Victoria Levasseur. Ils eurent deux fils : Marcel et Roger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198131, notice GUILLEUX Marcel, Joseph par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 13 décembre 2017, dernière modification le 17 décembre 2020.

Par Gilles Pichavant

Marcel Guilleux. Photo d’archive familiale.

SOURCES : l’Humanité, 29 mars 1923, 28 juillet 1925, 6 septembre 1925, 27 janvier 1927Le Prolétaire Normand, 17 septembre 1926. — Association des déportés et familles de disparus au camp de Flossenbürg et Komandos. — Archives départementales de Loire-Atlantique, registre matricule, 1910, N°1697 — Notes d’André Delestre

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