BONIS Fernand

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 20 mars 1905 à Lacaze (Tarn), exécuté sommairement le 1er juillet 1944 à Langoëlan (Morbihan) ; FFL-SAS.

Fernand Bonis
Fernand Bonis
SOURCE  : Site FFL-SAS

Fernand Bonis était le fils de Joseph Jean Bonis, terrassier, et d’Angela Subra, ménagère. Il est né au domicile de ses parents, au Pont de Sénégats sur la commune de Lacaze (Tarn). Son acte de naissance porte en marge la mention « nationalité espagnole ».

Militant de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), engagé dès 1941 dans le mouvement Libération-Sud, Fernand Bonis fit partie des premiers résistants dans la Loire. Il fut en particulier chargé de diffuser le journal clandestin Témoignage chrétien dans le secteur d’Andrézieux. Arrêté et condamné en septembre 1942 à trois mois de prison, il fut laissé en liberté conditionnelle comme père de six enfants, en attente de la naissance d’un septième. Passé en Espagne en décembre 1942, il fut interné à Pampelune. Libéré en mai 1943, il gagna Casablanca (Maroc) et s’engagea dans le Corps franc d’Afrique. En juillet 1943, il rallia les Forces françaises libres (FFL) à Kairouan (Tunisie) et fut affecté au 3e Bataillon d’infanterie de l’Air (3e BIA) à Tripoli (Libye).

Ayant rejoint la Grande-Bretagne en novembre 1943, il fut breveté à Ringway et affecté au 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special air service) du commandant Bourgoin, qui fut parachuté en Bretagne à partir de la nuit du 5 au 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. Parachuté le 13 juin 1944 dans le secteur de Saint-Marcel-Sérent (Morbihan), Fernand Bonis participa à la mission Grog en Centre Bretagne dont l’objectif était de former et d’encadrer des groupes de maquisards appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF), engagés dans des actions de guérilla.
Le 1er juillet 1944, des troupes allemandes venues de Guémené (Morbihan) investirent le bourg de Langoëlan (Morbihan). Les habitants comprirent tout de suite que cette irruption d’environ 300 soldats allemands et géorgiens ciblait le village de Kergoët situé à 2 kilomètres du bourg, où Joseph Le Padellec hébergeait dans sa ferme le sergent Fernand Bonis, ainsi qu’une vingtaine de maquisards de Langoëlan et de Lescouët-Gouarec, Mellionnec (Côtes du Nord, Côtes d’Armor). Le jeune Germain Guilloux courut à Kergoët donner l’alerte aux maquisards qui évacuèrent la ferme. Jean Le Gouar, placé en sentinelle fut le premier tué. François Pimpec qui dormait dans le grenier, fut réveillé en sursaut par l’arrivée des Allemands dans la ferme. Il descendit du grenier par l’échelle et fut abattu. Le fermier Joseph Le Padellec interrogé, battu, torturé, fut exécuté tandis que son épouse et ses trois enfants étaient enfermés dans la grange puis emmenés par les Allemands. Encerclés, les maquisards engagèrent le combat et purent se dégager et se replier avec l’aide de la Compagnie FTPF commandée par Désiré Le Troher [capitaine Alexandre] et le groupe FFI commandé par François Le Guyader, appelés en renfort.
Les soldats allemands et géorgiens qui avaient subi des pertes importantes (une trentaine de soldats tués dont trois officiers et de nombreux blessés), pillèrent et incendièrent la ferme à l’intérieur de laquelle avaient été jetés les corps de Jean Le Gouar, Joseph Le Padellec et François Pimpec. Fernand Bonis qui avait été capturé et n’était que blessé fut jeté dans le brasier.

Fernand Bonis a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL.

Dans le Morbihan, le nom de François Bonis est inscrit sur le monument de Kergoët en Langoëlan et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France libre érigé près du moulin de La Grée à Plumelec.
En Saône-et-Loire, il figure sur le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand.
Dans la Loire, la municipalité d’Andrézieux-Bouthéon lui a rendu hommage en attribuant son nom à une rue de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198136, notice BONIS Fernand par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 13 décembre 2017, dernière modification le 2 mars 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Fernand Bonis
Fernand Bonis
SOURCE  : Site FFL-SAS
Sur le monument de Kergoët en Langoëlan
Sur le monument de Kergoët en Langoëlan
Sur le mémorial SAS de Plumelec
Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le mémorial international des SAS </br>à Sennecey-le-Grand
Le mémorial international des SAS
à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site 22sas12.over-blog.com

SOURCES : AVCC, Caen AC 21 P 26360. — SHD, Vincennes, GR 16 P 70552. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Quéven, 2013. — Site Internet FFL-SAS (photo). — La Résistance dans la Loire , cédérom, AERI, 2011. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Lacaze (acte de naissance).

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