Par Dominique Petit
Né le 17 octobre 1854 à Granville (Manche). Ébéniste, anarchiste parisien.
Eugène Daguenet avait été un brillant élève de l’école d’ébénisterie Boule où il avait remporté des prix d’honneur.
Il habitait 4 passage des Haies avec sa compagne, une blanchisseuse, dans un petit logement composé de deux pièces.
Il fut perquisitionné le 26 février 1894, par le commissaire Guillaud. Il se savait surveillé depuis longtemps et avait fait disparaître tous les papiers compromettants qu’il pouvait avoir chez lui :
Croyez-vous que j’aurais été assez bête, pour garder quelque chose, quand je savais que vous alliez me rendre visite ? déclara-t-il au commissaire.
Effectivement la police ne trouva rien.
Le concierge-gérant du passage des Haies savait que Daguenet était très lié avec Jacques Mérigeau, condamné à 3 années de prison. Mérigeau était un des ouvriers de Daguenet qui avait son atelier 14 impasse Rolleboise, où se trouvaient 3 ou 4 ateliers d’ébénisterie. Daguenet occupait celui du milieu, il avait sous-loué plusieurs établis à des compagnons, notamment Mérigeau, et souvent, dans son atelier, le soir, avaient lieu des réunions. Les compagnons, avec leurs femmes y venaient nombreux. On criait « Mort aux bourgeois ! », femmes et hommes entonnaient en choeur des chants. Kieffer qui travaillait chez Daguenet était assidu à ces réunions.
Daguenet arrêté, envoyé au Dépôt et fut mis à la disposition du juge d’instruction Meyer.
Il faisait partie d’une liste des anarchistes connus de la 3e brigade de la Préfecture de police et ayant un dossier (N°331.442).
Daguenet figurait sur un état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1896, avec la mention « dangereux », il demeurait alors 20 passage St Bernard. On le trouvait également sur les états d’anarchistes de 1900-1912.
Par Dominique Petit
SOURCES :
Arch. Préf. de pol. Ba 1500 ― Le Figaro 27 février 1894 ― Le Petit Journal 27 février 1894