CALMEL Marcel

Par Joël Drogland

Né le 17 mars 1921 à Sens (Yonne), exécuté sommairement le 21 juillet 1944 à Arbonne-la-Forêt (Seine-et-Marne) ; maçon ; réfractaire au STO, maquisard FTP.

Marcel Calmel
Marcel Calmel

Marcel Calmel naquit à Sens. Son père, petit commerçant ambulant en primeurs, avait fait la Grande Guerre et la guerre du Rif. La famille comptait six enfants et habitait Saint-Clément (Yonne), à proximité de Sens. Réfractaire au STO, Marcel Calmel travailla dans des fermes, puis comme maçon. Son frère Georges Calmel, de deux ans son cadet, était un résistant communiste sénonais.
Au début de 1944, Marcel Calmel devint maquisard dans la forêt d’Othe, membre du petit maquis FTP « Victoire », implanté au début de février 1944 à proximité du hameau de La Ramée, près de Paroy-en-Othe. Il participa à toutes les activités de ce groupe. Quand le maquis fut attaqué, le 13 mai 1944, Marcel Calmel et ses camarades marchèrent jusqu’à la ferme des Rondeaux près d’Arces (Yonne). Le lendemain matin, avec quelques camarades, il regagna Sens et retrouva son frère Georges qui cherchait lui aussi à partir au maquis.
Les deux frères gagnèrent la Seine-et-Marne. Marcel Calmel intégra le maquis de Villebéon, village situé à l’est de Nemours. Sans doute suivit-il Léon Morel et son fils André, habitants de Villebéon, qui étaient maquisards dans l’Yonne et habitants de Villebéon. Il dirigea l’attaque contre les Allemands qui occupaient la gendarmerie de Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne).
Le maquis fut démantelé le 7 juillet dans le cadre des opérations de répression menées par le SD de Melun, les Feldgendarmes et la Milice. Avec quatre autres hommes de son maquis, Marcel Calmel fut emprisonné à Fontainebleau. Le 21 juillet 1944, il fit partie des 22 civils et résistants qui furent sortis de la prison de Fontainebleau où ils avaient été torturés. Amenés les mains liées dans le dos aux carrières de sable de la plaine de Chanfroy (massif des Trois Pignons), ils furent exécutés au pistolet mitrailleur par les Allemands et enterrés sommairement dans une fosse commune. Le 17 août, 14 autres détenus de la prison de Fontainebleau furent abattus dans les mêmes conditions et enfouis dans une fosse voisine. Le 7 décembre 1944, alors qu’ils venaient chercher du sable à Chanfroy, des militaires américains découvrirent les charniers.
Le 14 décembre 1944, des funérailles nationales se déroulèrent à Fontainebleau. La plupart des corps des victimes, dont celui de Marcel Calmel, furent rendus à leurs familles.
Le nom de Marcel Calmel figure sur le monument aux morts de Saint-Clément, sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre, sur le monument aux fusillés de la plaine de Chanfroy (Allée des fusillés en Forêt de Fontainebleau). Orthographié « Calmels », son nom figure sur la plaque « C.G.T. 1939-1945 Camarades de l’union locale morts victimes de la guerre et du nazisme », posée initialement à la Bourse du Travail de Sens et déplacée récemment sur le site Saint-Savinien. Il est titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198288, notice CALMEL Marcel par Joël Drogland, version mise en ligne le 18 décembre 2017, dernière modification le 13 janvier 2022.

Par Joël Drogland

Marcel Calmel
Marcel Calmel

SOURCES : Témoignage de Georges Calmel (1994). — Archives privées de Robert Loffroy (dossiers des FTP morts au combat ou déportés). — Musée de la Résistance en ligne, notice « Stèles en hommage aux fusillés d’Arbonne ». — Claude Cherrier, « Les massacres de l’été 1944 en Seine-et-Marne » in DVD-ROM La Résistance en Île-de-France, AERI, 2004. Site internet de l’association Les Amis de Milly-en-Gâtinais et Environs. Site internet de la commune d’Arbonne-la-Forêt. — Mémorial Genweb.

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