GIGOT Philippe

Par Jean-Luc Labbé

Né le 23 février 1883 à Déols (Indre), mort à la guerre le 19 mars 1916 à Verdun (Meuse) ; maçon ; militant socialiste à Châteauroux (Indre) et Déols ; membre de la direction départementale du PSU suite au congrès de 1911 ; coopérateur.

Philippe était le plus jeune des frères Gigot : Abel syndicaliste chez Balsan et Ferdinand directeur de la coopérative du bâtiment La Concorde et élu PS à Déols. Les trois frères Gigot, ouvriers et mariés à des journalières-ouvrières, prirent donc chacun des responsabilités syndicales et politiques au tournant du siècle. Ils étaient les fils d’un vigneron, Étienne Gigot (1843-1896). Cette qualité de vigneron au milieu du XIXe siècle rattachait Étienne Gigot à l’histoire des vignerons castelroussins très majoritairement démocrates et républicains socialisants. Cette généalogie sociale et politique des vignerons touchés par le phyloxéra après 1880, et dont les fils devinrent des acteurs du mouvement ouvrier, se retrouve également à la même époque à Issoudun. Étienne Gigot, vigneron en 1877 et journalier en 1896, était le descendant d’une longue lignée de journaliers agricoles : Jean Gigot (1804-1890), Joseph Gigot (1765-1843), René Gigot (1736-1814), Sylvain Gigot (1702-1747).

Les trois frères (Abel né en 1874, Ferdinand né en 1877 et Philippe né en 1883) étaient les premiers à avoir appris à lire et à écrire.

Philippe Gigot effectua son service militaire du 15 novembre 1904 au 15 mars 1907 et se maria avec Aimée Blanchard, journalière et couturière, le 25 mai 1908 à Déols. Maçon syndiqué à la CGT, Philippe Gigot alors âgé de 28 ans, militant socialiste de l’agglomération castelroussine, fut délégué au congrès de la Fédération de l’Indre du PS-SFIO tenu au Blanc en avril 1911. Il y fut élu au Comité fédéral composé de onze membres et présidé par Octave Martinet.

Domicilié à Déols, ouvrier maçon et salarié de la société coopérative de production La Concorde (dirigée par son frère Ferdinand) Philippe Gigot reçut son ordre de mobilisation le 1er août 1914 et fut affecté en qualité de canonnier au 62ème Régiment d’artillerie. Il fut envoyé au front en novembre 1915 et décéda à Verdun le 23 février 1916, quelques jours après avoir été grièvement blessé par les bombardements alors qu’il cherchait à rétablir une ligne téléphonique. Décoré à titre postume de la Croix de guerre, Philippe Gigot venait d’avoir 33 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198331, notice GIGOT Philippe par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 4 janvier 2021, dernière modification le 4 janvier 2021.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : L’Emancipateur, 13 avril 1911. – Etat civil, recensements et dossiers militaires.

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