GIRAUD Maurice Eugène

Par Gérard Larue

Né le 11 janvier 1905 à Mouhet arrondissement de Le Blanc (Indre), mort en 1945 ; menuisier ; militant communiste ; interné résistant.

Marié à Adrienne Bussière née le 6 février 1907 à Paris XVIIIe, qui lui donna deux enfants, ils habitaient 4 bis boulevard Maxime Gorki à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis), venant du 21 avenue Jules Guesde même commune. Il fut mobilisé au dépôt d’artillerie N° 29 à Angoulême (Charente).
Il travaillait comme menuisier, dans différentes entreprises et notamment de décembre 1941 au 24 septembre 1942 dans les établissements L. Wallart 138 rue du Faubourg. Poissonnière à Paris Xe arrondissement.
Militant communiste à Stains, membre du bureau de l’ex-cellule Henri Barbusse avant-guerre, il fut contacté dès octobre 1940 par Marcel Aubard, Octave Chancel, Pierre Pierron, Marcel Geneix et Robert Vignes pour, affirma sa veuve, à « la propagande antiallemande, et la distribution de tracts ».
Le 24 septembre 1942, bien qu’une perquisition à son domicile fût demeurée infructueuse, il fut arrêté à son domicile 21 avenue Jules Guesde par la police française, comme douze de ses camarades stanois, en tant qu’ex-membres du parti communiste. Ils furent internés au centre de séjour surveillé de Pithiviers (Loiret) en application du décret du 18 novembre 1939. Le 24 septembre 1942, Jean Louis Cathala fut arrêté comme de nombreux autres militants communistes. Ce jour-là, au petit matin l’ensemble des forces policières et de la gendarmerie interpellait 1621 femmes et hommes qui avaient été militants du Parti communiste dans le département de la Seine, l’objectif était de dissuader toute activité militante. Maurice Giraud a été interné administrativement en application du décret du 18 novembre 1939 au camp de Pithiviers (Loiret).
Monsieur Henri Fongeallaz, Directeur des Établissements L. Wallart où Maurice Giraud était employé depuis 1940, certifia que celui-ci « travaillait sur [...] leurs chantiers d’Etampes, pour l’exécution et la mise en place des travaux commandés par le Bauleitung III [...] ajoutant « que son travail et son exactitude nous ont toujours donné satisfaction et qu’il n’est pas à ma connaissance que, dans les circonstances de son travail, il se soit jamais livré à la moindre activité politique ».
Onze commerçants de Stains, témoignèrent également « qu’il n’ [avait] exercé aucune activité politique [...] depuis la dissolution du parti communiste ».
En même temps, le 28 novembre 1942, Eugène Descarpenterie, membre de la délégation Spéciale nommé par le Préfet de la Seine dès octobre 1939, puis maire adjoint auprès d’Edmond Podeur Maire, nommés par Vichy, écrivit : « j’atteste et certifie que depuis mon entrée au sein de la Mairie de Stains, je n’ai pu constater aucune activité politique de la part de la famille Giraud Maurice... et que depuis sa démobilisation , Monsieur Giraud sur lequel, à mon avis, aucune suspicion ne plane, fut employé par le Groupement de répartition et de production entre Membres … pour les constructions et installation des troupes d’occupation-entreprise qui ne tarit pas ses éloges envers Monsieur Giraud, tant au point de vue professionnel que sur sa probité . Sa femme, secrétaire depuis 1936 de Jean Chardavoine Maire communiste de Stains, récemment employée par la Délégation Spéciale en qualité de commis temporaire affectée au Bureau Militaire, nièce de Louis Bussière Conseiller municipal communiste de Stains [élu en mai 1935], déchu de ses fonctions par arrêté du Conseil de Préfecture en date du 15 février 1940, considérée également comme suspect, fut arrêtée le même jour que son mari, mais fut laissée en liberté en raison de son « état de grossesse », l’enfant naquit le 3 octobre 1943 à Stains.
Maurice Giraud fut libéré le 2 février 1943 par décret du Préfet du Loiret suite à l’intervention décisive auprès du Préfet de Police de la Seine de Monsieur Raymond Froideval secrétaire général « de la chambre consultative et de contrôle des sociétés coopératives et ouvrières de production de France et des colonies ». Raymond Froideval qui soutenait la charte du travail de Pétain était le directeur du cabinet de René Belin, ministre de la Production Industrielle et du Travail du gouvernement de Vichy.
Sa veuve déclara plus tard, qu’il « reprit contact dès mars 1943 avec Dunas et ses camarades de Stains pour continuer le travail jusqu’à [...] la semaine insurrectionnelle [à Stains] avec le groupe Front National [semaine au cours de laquelle], il fut chargé de la surveillance des prisonniers allemands ».
Il fut homologué au titre de la Résistance Intérieure Française, du 24 juin 1942 au 10 septembre 1944, avec le grade fictif de soldat de 2eme classe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198351, notice GIRAUD Maurice Eugène par Gérard Larue, version mise en ligne le 20 décembre 2017, dernière modification le 20 décembre 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 1W 746, BA 1836. – Arch. SDH Vincennes 16 P 258081.

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