BAPTISTE Serge

Par Jean-Paul Bedoin

Né le 11 juin 1928 à Périgueux, exécuté le 12 août 1944 à Périgueux (Dordogne) ; brossier ; résistant FTPF.

Fils de René et de Marguerite Douens, célibataire, il était domicilié à Périgueux, 23 rue du Niveau. Il appartenait à une famille républicaine et communiste, fortement engagée dans la Résistance et exerçait la même profession que son père.
Son père, René, 50 ans, brossier de son état, avait fait l’objet d’un internement dans le camp du Sablou installé le 17 janvier 1940. Il faisait partie des 325 « indésirables français » arrêtés en raison de leur « activité antinationale », selon le vocabulaire de l’époque.
Dans une note du commissaire spécial de Périgueux en date du 3 septembre 1940, on peut lire à son propos : « Militant communiste et propagandiste des plus actifs. Assistait à toutes les réunions de son Parti et à toutes les manifestations de rues où il se faisait passablement remarquer. A été secrétaire de la cellule communiste du Vieux Périgueux. A maintenir au camp. » Libéré du camp à sa fermeture en décembre 1940, il reprend ses activités politiques hostiles à l’envahisseur, et doit se cacher pour échapper aux miliciens, GMR et très nombreux collaborateurs.
Son frère, Jean – dont la fausse carte d’identité indique qu’il s’appelait « Faure Henri mécanicien, de nationalité française, né à Vélines… » – fut l’un des dirigeants du Parti Communiste clandestin de 1940 jusqu’au mois de juillet 1943, époque à laquelle il dut quitter Périgueux par mesure de sécurité. Il assuma des responsabilités départementales en Haute-Vienne au sein de l’organisation F.T.P.F. Aperçu dans les rues de Périgueux par des collaborateurs, il était activement recherché par les supplétifs de la Gestapo.
« Serge Baptiste, le plus jeune des garçons, aurait assuré, selon son neveu, Gilles Catard, la liaison entre son père, René, son frère, Jean, et le noyau familial. C’est l’information qui aurait été donnée, au bureau périgourdin de la Gestapo, par une commerçante du boulevard du Petit-Change, qui savait faire ses affaires avec les Boches et ceux qui les servaient. C’est pour cette raison que Serge Baptiste a été arrêté et incarcéré dans les locaux du 35ème. »
Malgré des jours de torture, il n’a jamais trahi le secret des lieux où se trouvaient Jean, son frère et René, son père. Il fut exécuté, selon l’acte de décès n° 693, en date du 25 août 1944, « le 12 août 1944 vers dix-huit heures ».
« Son corps, se souvient Gilles Catard, fut retrouvé mutilé, la tête rasée, le cuir chevelu profondément lacéré, enduit de matière sucrée étalée sur les plaies pour y attirer les insectes, le visage tuméfié. Ses proches ne l’ont formellement reconnu que grâce à ses vêtements. »
Agé de 16 ans, il est « Mort pour la France » (mention faite le 22 mars 1945).


Voir Périgueux, Mur des Fusillés, Caserne Daumesnil, Rue du 5e Régiment de Chasseurs (5 juin-17 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198476, notice BAPTISTE Serge par Jean-Paul Bedoin, version mise en ligne le 25 décembre 2017, dernière modification le 25 décembre 2017.

Par Jean-Paul Bedoin

SOURCES : Arch. dép. Dordogne. — Archives privées de l’auteur. — Martial Faucon, Francs-Tireurs et Partisans Français en Dordogne, Maugein, 1990. — Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2013. — état civil.

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