REICHLING Jean

Jean Reichling habitait à Audun-le-Tiche (Moselle annexée). Il était fondeur dans un établissement sidérurgique. Il faisait parti d’un groupe de résistants entre Villerupt et Audun chargé de recueillir des renseignements et d’aider au passage de la frontière entre Moselle annexée et France occupée.
En juillet 1944, il avait apporté des renseignements à leur contact en Meuse, Monsieur Le Montec, de Loison. Au retour, Jean Reichling faillit être interpelé par les Allemands qui lui tirèrent dessus. Blessé, il réussit toutefois à rentrer chez ses parents à Villerupt.
Le 27 août 1944, alors que l’armée allemande était en repli vers l’Allemagne, Bernard Pantanella, de la brigade FFI de Villerupt, informa Jean Reichling qu’il était recherché par les Allemands et le supplia de fuir vers les Américains. Il décida de partir le lendemain 28 août avec 7 autres FFI pour rejoindre Loison. Ils arrivèrent à Senon (Meuse) vers 20 h où ils se cachèrent dans des buissons, à la carrière Jean Bertaux, pour manger et attendre la nuit. Peu après 20 heures, la 17ème Panzergrenadier Division SS Götz von Berlichingen dont certains éléments avaient participé au massacre de Maillé (Indre-et-Loire) trois jours auparavant, fut a priori informée de leur présence par un habitant. Venant de la D14, un engin blindé ouvrit le feu sur les buissons. Ensuite les SS achevèrent les blessés à coups de crosse et leur tirèrent une balle dans la nuque. Les SS prirent leur argent et le peu de biens qu’ils avaient avec eux.
Les huit victimes du massacre de Senon furent enterrées à l’endroit de leur exécution par des villageois de Senon. Le 20 septembre 1944, elles furent exhumées et rapatriées à Villerupt avec une camionnette prêtée par la laiterie Pierri.
En 1945, le maire de Senon mit une croix à l’emplacement des exécutions. Le 6 septembre 1987, un monument fut érigé avec une plaque comportant les noms des huit FFI. Une plaque rappelle également les noms des victimes du 28 août et du 1er septembre 1944 à la mairie de Senon. A chaque fois, le nom de Reichling est mal orthographié en « Riechling ». Son nom figure aussi sur le monument aux morts de Villerupt.
Jean Reichling reçut la Légion d’honneur et la Croix de guerre à titre posthume.