OLMOS Joaquim

Par André Balent

Né en 1920 à Sabadell (province de Barcelone, Catalogne, Espagne), mort en action de combat à La Parade (Lozère) le 28 mai 1944 ; résistant de l’Agrupación de guerrilleros españoles (AGE) et du maquis Bir Hakeim de l’Armée secrète (AS)

D’après le CDROM Lozère de l’AERI, Joaquim Olmos se maria pendant la guerre civile, ce qui parait improbable. La même source indique qu’il y participa. Si l’on considère son âge, il fut sans doute mobilisé au printemps de 1938, après l’offensive victorieuse des franquistes qui enfonça le front d’Aragon, lorsque le gouvernement de la République présidé par Juan Negrín décida l’incorporation dans l’Armée populaire de classes âgées ou, par anticipation, très jeunes comme celle de 1940 et 1941 (hommes nés en 1920, comme Joaquim Olmos, et 1921). On surnomma ces classes de très jeunes recrues « quinta del biberón » (en espagnol) ou « lleva del biberó » (en catalan). Olmos en fit donc partie et participa aux opérations en Catalogne à l’été et à l’automne 1938 puis en janvier et février 1939 jusqu’à la Retirada. Nous ignorons sur quel front il combattit (Èbre ou Sègre ?).
On ignore sa trajectoire jusqu’en 1943. A-t-il été affecté à un GTE (Groupement de travailleurs étrangers) de Lozère ou du Gard ?
Sans doute réfractaire au travail pour l’organisation Todt, il rejoignit un maquis dès le 4 mars 1943, celui de la ferme de Chevaniels dans la commune du Collet-de-Dèze, qui fut pris en charge par la 15e brigade (Lozère) de GE (Guerrilleros españoles). Il a ensuite fait partie des GE mis à disposition du maquis Bir Hakeim de l’AS (Voir Capel Jean alias « commandant Barot ». Le 18 mai 1944, il avait rejoint le cantonnement de Bir Hakeim au château de Fons (commune de Bassurels, Lozère). Mais l’attaque d’éléments de GMR (Groupes mobiles réserve) envoyés par Pierre Marty, intendant de police à Montpellier (Hérault), afin de traquer les maquis cévenols contraignit Capel à installer ses hommes au Grand Hôtel du Fangas (commune de Valleraugue, Gard), à proximité du sommet du Mont Aigoual, le point culminant des Cévennes.
Mais bientôt, le cantonnement du Grand Hôtel fut repéré par un avion de reconnaissance allemand. Pendant la nuit du 25 au 26 mai, les forces vichystes, GMR et Milice, attaquèrent. Capel eut le temps d’ordonner le départ du mont Aigoual avant l’encerclement. Comme le gros des effectifs du maquis, Olmos fit à pied le trajet vers le nouveau cantonnement choisi par Capel, La Parade, sur le causse Méjean (Lozère). Il arriva à destination le 27 mai au soir. Avec trois autres Espagnols, il fut affecté par Jean Capel et Miguel López qui commandait le détachement des GE intégrés à Bir Hakeim, à la mitrailleuse qui surveillait le poste avancé du cantonnement sur la route de Meyrueis. Le 28 mai, vers 8 heures du matin ils furent surpris par la colonne allemande en provenance de Mende (Lozère). Ce poste avancé fut détruit par l’artillerie allemande et les servants de la mitrailleuse dont Olmos périrent. Ils furent les premières victimes du combat de La Parade. Enterré le lendemain dans la fosse commune du cimetière de La Parade, il fut identifié par Anna Rousseau, secrétaire du CDL de la Lozère et épouse de l’une des victimes du combat de La Parade (Jean Rousseau*, alias « capitaine Brun », l’un des adjoints de Capel. Joaquim Olmos fut ensuite réinhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis à Chasseneuil-sur-Bieuvre (Charente).
Le nom de Joaquim Olmos nom est inscrit sur le monument aux morts de Nîmes (Gard). Son nom figure également sur le monument de La Parade, construit en mémoire des morts de Bir Hakeim, les 28 et 29 mai 1944. Il est également gravé à Mourèze (Hérault) sur le grand mémorial érigé en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944. Enfin, de nom de Joaquim Olmos est gravé sur le monument commémoratif des morts issus de la 3e division de l’AGE (guérilleros espagnols) érigé en 2004 près du cimetière, au hameau de L’Affenadou (commune de Portes, Gard), sur la D 59 en direction du Martinet sur lequel sont inscrits 40 noms (14 du Gard, 9 de l’Ardèche, 17 de la Lozère). Sur cette première plaque figure aussi l’inscription suivante : « Aux résistants espagnols tombés en combattant l’Allemagne nazie sur le sol français. Passant souvient toi. La Liberté d’Espagne en France on l’a conquise, on l’a défendue. À tous ceux et celles dont l’Histoire a égaré le Nom. Aux 600 guérilleros espagnols de la 3e Division qui ont combattu aux côtés de leurs compagnons Français pour la Liberté de tous dans le Gard, l’Ardèche et la Lozère de 1941 à 1944 ».
Voir La Parade (28 mai 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198504, notice OLMOS Joaquim par André Balent, version mise en ligne le 26 décembre 2017, dernière modification le 6 janvier 2018.

Par André Balent

SOURCES : Amicale des Anciens guérilleros, Guérilleros en terre de France, Les Républicains espagnols dans la Résistance française, Paris, Le temps des cerises, 2004, 316 p ; [p.138, p. 143]. — Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Les Espagnols dans la résistance cévenole, PDF, s.l., s. d. intégré dans le site cevennesresistance consulté le 26 décembre 2017. — Site MemorialGenWeb consulté le 26 décembre 2017.

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