Par Guy Putfin
Né le 11 août 1928 à Chauny (Aisne), mort le 31 mai 1987 à Rouen (Seine-Maritime) ; professeur d’art dramatique ; secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement artistique (FEN).
Fils d’un négociant, Jean Chevrin, élève à Compiègne (Oise), obtint le baccalauréat « philo » et le baccalauréat « mathématiques élémentaires ». Il se rendit à Paris pour préparer le concours de l’école des Hautes études commerciales. Sa passion pour le théâtre le mena à suivre le cours Simon. Il joua des rôles de figurant à la Comédie française et, en 1949, entra au Conservatoire national d’art dramatique de Paris, où il fut l’élève de Louis Jouvet. En 1952, il enseigna au Cours Simon, puis, en 1956, devint professeur de direction d’acteurs à l’Institut des hautes études cinématographiques. En 1959, il fut nommé professeur d’art dramatique au Conservatoire de Rouen où, bien qu’il fût un grand diabétique, il exerça jusqu’à sa mort.
Au Conservatoire de Rouen, Jean Chevrin forma de nombreux élèves dont Samy Frey, Jacques Higelin, Patrick Chesnais, Jean-Jacques Debout, Anny Duperey, Valérie Lemercier et Juliette Binoche. Beaucoup furent reçus au Conservatoire national supérieur de Paris.
Chevrin poursuivit une carrière de metteur en scène (66 mises en scène) et de comédien (183 rôles à partir de 1947, notamment dans des pièces de Brecht, de Beckett, de Corneille...).
Il était adhérent au Syndicat national de l’Enseignement artistique (conservatoires et musique) de la Fédération de l’éducation nationale, et après avoir siégé dans sa direction, en devint secrétaire général au congrès de La Rochelle-Marans, en novembre 1983, succédant à Henri-René Pollin dont il était l’adjoint depuis 1969. Il participa à plusieurs congrès de la FEN, où il apporta les mandats de son syndicat à la majorité fédérale.
Jean Chevrin participa en 1971 à la création du Collectif des syndicats FEN des Affaires culturelles, à la rédaction du bulletin Syndicalisme et Culture et aux États généraux pour la promotion de la Culture (21-22 novembre 1978) au Palais de Chaillot.
En avril 1973, l’éditorial de Syndicalisme et Culture était consacré à sa « Lettre ouverte au nouveau ministre des Affaires culturelles » où Chevrin écrivait « ...votre volonté peut se manifester pour promouvoir la démocratisation de la culture et des loisirs éducatifs, sans obstacle de "rentabilité", sans report de charges sur les collectivités locales, sans limitation de la liberté d’expression et de création ».
Jean Chevrin s’était marié en avril 1960 à Orléans (Loiret). Son nom fut donné à une salle du Conservatoire national de région de Rouen et à une salle de l’espace Guillaume-le-Conquérant à Bois-Guillaume (Seine-Maritime).
Par Guy Putfin
SOURCES : Presse syndicale : FEN-hebdo n° 240, Syndicalisme et Culture. — Document du SNEA sur son histoire.