Par Eric Panthou
Né le 27 juin 1927 à Paris (VIe arr.), abattu le 17 août 1944 à Saint-Julien-Puy-Lavèze (Puy-de-Dôme) ; imprimeur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), des Mouvements Unis de la Résistance (MUR).
Fils de Jean, Valentin et de Anne, Julienne Chamberland, Roger Boissier habitait en 1940 chez ses parents 94 rue de l’ouest, à Paris, XIV arr. Il était imprimeur.
Dans des circonstances qu’on ignore, il rejoignit l’Auvergne.
A partir de janvier 1944, il travailla comme domestique chez madame Péron, cultivatrice à Saint-Floret, à proximité d’Issoire (Puy-de-Dôme). Le 15 mai 1944 il rejoignit les MUR du camp Saint-Genès, dans le Puy-de-Dôme. Le 3 juin, il était membre du maquis du Bois de Chêne, implanté sur cette commune de Saint-Floret. Ce maquis était sous la direction du chef adjoint départemental, Giraud, alias César. Puis, il rejoignit la 4éme Compagnie FFI des Mouvements Unis de la Résistance, membre du maquis de Bourg-Lastic, aux confins ouest du Puy-de-Dôme. A partir du 14 juin, il fut sous les ordres du lieutenant Jean Bezeault au camp Saint-Genès, de la zone III, à Ribes près de Tauves.
L’Etat-Major des FFI avait décidé de faire intervenir les maquisards, (dont les locaux de la zone III) sur la RN 89 pour retarder une colonne ennemie venant de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) qui allait libérer ses garnisons assiégées en Corrèze. L’embuscade tendue au pont du Fraisse a bloqué l’énorme convoi allemand, infligeant des pertes en hommes. Un retard de plusieurs heures imposé au convoi entraînera la capitulation des garnisons assiégées d’Ussel. Mais, au pont du Fraisse, on relève les corps de six jeunes Français : deux blessés achevés et quatre fusillés. Parmi eux, Roger Boissier.
Bien qu’ayant déjà participé à d’autres actions armée, et sans doute en raison de son jeune âge, Roger Boissier était resté seul pour garder les camions du maquis. Il n’avait pas hésité à attaquer le convoi à la mitraillette mais fut blessé à l’œil et dut s’enfuir pour échapper aux troupes allemandes. Ce n’est que trois jours plus tard que la population locale retrouva son corps, à plus de deux kilomètres où l’attaque avait eu lieu. Il était décédé de ses blessures. Il avait encore sur lui sa mitraillette avec un chargeur plein et deux vides.
Il est décédé de ses blessures au combat et son corps a été retrouvé le 19 ou 20 août par un berger dans un pré de la commune de Saint-Sulpice. Il avait réussi à s’enfuir de la zone des combats, grièvement blessé à l’œil, pour ne pas être pris, et n’a pu être secouru. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Sulpice le 21 août 1944.
Une enquête fut engagée à partir de 1949 pour découvrir ce qu’il était advenu de ce jeune considéré comme disparu. Il fallut attendre fin 1951 pour qu’il ne soit plus déclaré disparu et que son activité de résistant fut établie. Jusqu’à cette date, les dernières nouvelles dont on disposait à propos de Roger Boissier dataient du 3 août 1944. Pourtant, dès mai 1947 le secrétaire d’État aux anciens combattants s’interrogeait pour savoir si la mention mort pour la France pouvait être accordé à ce jeune déclaré mort à Saint-Sulpice le 17 août 1944 mais dont la qualité de FFI n’avait pas encore été établie. Certaines informations connues dès 1947 n’ont donc été dévoilées et confirmées qu’en 1951.
Il a été déclaré Mort pour la France, tué à l’ennemi, FFI. Il a été homologué FFI pour la période du 15 mai au 17 août 1944.
Son nom figure sur le monument aux Morts de Saint-Sulpice et sur la Stèle commémorative du Pont-du-Fraisse à Saint-Julien-Puy-Lavèze.
Par Eric Panthou
SOURCES : AVCC, Caen, dossier de résistant, AC 21 P 25717 (nc) .— SHD Vincennes, dossier de résistant : GR 16 P 68247 .— "Hommage aux combattants du "Pont-du-Fraisse", Résistance d’Auvergne ; n°171, septembre 2017 ; " L’hommage à « ceux du pont du Fraisse »" ; La Montagne, 24 août 2016. — Mémorialgenweb. — Compléments par Laurent Battut.