NAMDAR-IRANI Rahmatollah dit NAMDAR Ramy

Par Pierre Alanche

Né le 26 octobre 1926 à Meshed (Iran), mort le 1er février 2010 à Montpellier (Hérault) ; ingénieur-chercheur dans la sidérurgie ; militant CFTC-CFDT, délégué du personnel, du CE, délégué syndical.

Ramy Namdarn (5e à en partant de la gauche) dans son équipe de travail à l’IRSID
Ramy Namdarn (5e à en partant de la gauche) dans son équipe de travail à l’IRSID

Fils de Namdar-Irani Attaollah et de Baher Ghodsieh, Ramy Namdar fut l’aîné des quatre enfants survivants d’une famille de neuf. Il fut élevé dans la religion bahaïste, participant aux actions sociales (aides aux personnes âgées) et culturelles (théâtre) associées à l’activité religieuse. Le bahaïsme, un syncrétisme de différentes religions, né du babisme fondé par Baba ‘Allah (1817-1892), se veut mondialiste et est, effectivement, présent dans de nombreux pays. Après d’excellentes études primaires et secondaires, Ramy Namdar entra à l’Université de Téhéran et eut l’opportunité de participer à un concours pour poursuivre ses études en Europe. Reçu sixième sur six cents candidats, il choisit de venir en France en 1946 ou 1947. Arrivé en été, il suivit d’abord un stage de perfectionnement de la langue française et fit sa première année de faculté à Montpellier. Ensuite, il poursuivit ses études à la Faculté de Toulouse où il obtint les certificats de mathématiques générales en 1948, de chimie générale en 1950 et de minéralogie en 1952. Sa bourse fut alors suspendue en raison des troubles qui secouaient l’Iran ; le premier ministre Mossadegh, fondateur du Front national, partisan de la nationalisation du pétrole, s’opposa au Shah Reza, qui le fit arrêter ; la plupart des étudiants iraniens restèrent alors en France. Pour subvenir à ses besoins Ramy (Ramy est le diminutif français de Rahmato Llad) Namdar fit des petits « boulots » et bénéficia de la solidarité de ses amis qui prirent en charge le loyer de sa chambre. Ces perturbations ralentirent ses études et il obtint le certificat de physique générale en 1956.
Au contact de la société française, Rami Namdar évolua et, à l’insu de sa famille, abandonna ses références religieuses et bascula vers des idées progressistes. Ce fut à cette période qu’il rencontra sa future épouse, Monique Vidal. Il entra l’Institut de recherche de la sidérurgie (IRSID) à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) le 18 février 1957 où il travailla en binôme avec Roland Bruyère sur la question du fluage des métaux. Ce dernier était également le responsable de la section CFTC et du CE. À son contact, Rami Namdar découvrit le syndicalisme. Au début, freiné dans ses engagements par son statut d’étranger, il resta longtemps prudent dans l’expression de ses opinions mais, peu à peu, il s’engagea dans le mouvement syndical. D’abord simple adhérent, il fut élu délégué du personnel et membre du comité d’entreprise. La nationalité française, demandée en 1964, lui fut accordée en 1969. Il se sentit plus libre alors et intensifia sa participation à la vie syndicale. Dans cet établissement de recherche appliquée, comportant beaucoup d’ingénieurs, le syndicalisme des cadres était considéré comme normal. Certains des cadres dirigeants avaient été, au début de leur carrière, élus délégués du personnel ou membre du comité d’entreprise. Lui-même fut un spécialiste reconnu dans de nombreux domaines technologiques de la sidérurgie et fut l’auteur de nombreuses publications qui parurent dans la revue Fusion de l’Institut de recherche de la sidérurgie, dans la Revue de la métallurgie devenue Metallurgical Research & Technology et dans le Journal de physique. Il lui fut demandé de choisir entre la prise de responsabilités professionnelles plus importantes ou la poursuite de son engagement syndical. Il choisit de rester un syndicaliste actif. Il fut l’animateur de la section syndicale et du comité d’entreprise quand Roland Bruyère quitta l’entreprise pour prendre des responsabilités à l’Union confédérale des cadres CFDT. La CFTC puis la CFDT après 1964, très dynamique, était le seul syndicat inter-catégoriel présent dans l’établissement ; la CGC était présente chez les cadres. Rami Namdar participa aux travaux du Syndicat national des ingénieurs et cadres de la métallurgie (SNICIM-CFDT) et à sa transformation en Union nationale des ingénieurs et cadres de la métallurgie (UNICIM-CFDT) dans les années 1970, quand l’intégration des cadres dans les structures fédérales inter-catégorielles progressa. Dans la métallurgie (région parisienne), il participa aux travaux du STMG (Syndicat des travailleurs de la mécanique générale) CFTC puis CFDT de 1968 à 1973 puis, à la fin des années 1970, à la mise en place du secteur métaux Yvelines-Nord puis sa transformation en SMNS (Syndicat métaux du Nord de la Seine).
Il resta syndicaliste actif jusqu’à son départ en retraite en le 26 octobre 1991.
Il s’était marié le 22 juillet 1957 à Montpellier avec Monique Vidal, qui milita à la FCPE. Ils eurent trois enfants Anouch (1958), Simine (1959) et Mina (1961). Le couple passa sa retraite à Montpellier. Ramy Namdar, malade, fut soumis à des séances de dialyse pendant dix ans, partageant son temps entre l’écriture de poèmes et les cours de mathématiques et de physique à ses petits-enfants. Il habita avec sa famille à Saint-Germain (Yvelines), Ecquevilly (Yvelines) puis Montpellier (Hérault).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198807, notice NAMDAR-IRANI Rahmatollah dit NAMDAR Ramy par Pierre Alanche, version mise en ligne le 5 janvier 2018, dernière modification le 29 septembre 2022.

Par Pierre Alanche

Ramy Namdarn (5e à en partant de la gauche) dans son équipe de travail à l'IRSID
Ramy Namdarn (5e à en partant de la gauche) dans son équipe de travail à l’IRSID

SOURCES : Arch. UPSM-CFDT. — Entretien avec Monique Namdar, avril 2014. — Entretien avec Roland Bruyère, avril 2014.

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