CHIEUS Louis, Henri. Pseudonyme : Masson

Par Yvette Fabre-Anselin, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 17 septembre 1908 à Ennetières-en-Weppes (Nord), mort le 11 octobre 1989 à Saint-Paul-en-Forêt (Var) ; ouvrier du bâtiment ; militant communiste ; résistant FTP arrêté, torturé et évadé ; après guerre, permanent à l’organisation du Parti communiste.

Fils d’un plafonneur et d’une ménagère, Louis Chieus, ouvrier du bâtiment, fut victime d’un très grave accident du travail en 1936 qui l’immobilisa plus d’un an. Il poursuivit cependant son activité militante et fut l’objet de poursuites avant même l’Occupation. Il se maria en avril 1940 à Armentières (Nord), puis se remaria à Paris (IIIe arr.) en octobre 1945.

Dès la fin 1940, en contact avec la famille Decrock, il mena avec ses frères Henri Chieus* et Émile Chieus*, et avec Émile Pattiniez* (déporté ensuite au camp de Sachsenhausen) et Albert Deberdt* (fusillé en septembre 1941) l’organisation des « groupes de trois » dans les cantons de La Bassée, Armentières et au-delà. Il prépara avec Émile Pattiniez et Martha Desrumeaux* la grande grève des mineurs de mai-juin 1941 mais fut arrêté le 10 octobre 1940 à Armentières, avant son déclenchement, comme responsable de l’impression de tracts. Le 1er avril 1941, il fut amené à la prison de Loos où ses tortionnaires s’acharnèrent sur ses cicatrices. Très affaibli, il fut transféré à l’hôpital de la Charité où il séjourna de longs mois dans une salle aux fenêtres grillagées et sous la garde de policiers français.

Louis Chieus put cependant s’évader le 30 août 1942 avec la complicité de deux camarades et celle du médecin qui continua d’ailleurs à le soigner dans la clandestinité. Activement recherché, tant par la Gestapo que par la police de Vichy (il a été condamné par la section spéciale de la cour d’appel de Douai à 5 ans de prison), il rejoignit en janvier 1943, la région parisienne pour s’occuper de l’organisation des FTP : il fut d’abord responsable pour le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France des liaisons de Paris avec la Normandie, puis à partir de juin 1943 de l’organisation avec les autres mouvements . Il devint après la guerre un des responsables à l’organisation du Parti communiste, collaborateur du comité central. Il vécut de nombreuses années à Paris mais avec une santé gravement altérée, ce qui l’amena à se retirer dans le Midi.

Son épouse Marie-Hélène Chieus, née Chantecaille, jeune institutrice arrêtée à Armentières (Nord) en janvier 1944 et déportée à Ravensbrück, décéda le lendemain même de son retour en mai 1945 à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19882, notice CHIEUS Louis, Henri. Pseudonyme : Masson par Yvette Fabre-Anselin, mis à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 10 avril 2021.

Par Yvette Fabre-Anselin, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. Dép. Nord 1 W 1345 (Cabinet du préfet 1940-1944). — SHD GR 16 P 128526. - Article paru dans le journal Liberté en 1989 : « Louis Chieus communiste et résistant exemplaire est disparu ». — Jean-Marie Fossier, Nord-Pas-de-Calais, Zone interdite. Mai 1940-Mai 1945, Éditions sociales, 1977. — Témoignage d’Émile Chieus (son frère). — État civil de Saint-Paul-en-Forêt.

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