ARGUINART Gilbert [ARGUINART Yves, Gilbert]

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 3 octobre 1924 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), mort le 27 octobre 2015 à Laloubère (Hautes-Pyrénées) ; instituteur ; résistant ; militant syndicaliste du SNI et de la FOL dans les Hautes-Pyrénées.

Son père, ancien combattant de la Guerre 1914-1918, cheminot, mourut accidentellement au dépôt des machines de Tarbes. Gilbert Arguinart fut reçu au concours d’élève-maître mais comme les écoles normales avaient été fermées par le gouvernement de Vichy, il effectua sa scolarité au lycée de Tarbes. En raison du décès de son père, il pouvait travailler durant l’été au dépôt SNCF où, à 19 ans, il entra dans le réseau Résistance fer constitué par le sous-chef de gare Louis Estèbe. Il participa au groupe qui, le 18 août 1944 s’empara de l’hôtel l’Excelsior, situé en face de la gare, où logeaient les cheminots allemands, puis attaqua la Ruche méridionale où s’était réfugiée la garnison allemande. Au cours des combats, il fut grièvement blessé à une jambe. Évacué, il ne put être présent lors de la libération de la ville, le 20 août. Il fut homologué FFC, FFI, membre de Résistance fer.

Après des séjours d’hôpital en hôpital à Barèges (Hautes-Pyrénées), Amélie-les Bains (Pyrénées-orientales), il devint instituteur et se maria avec l’institutrice de Cadeilhan-Trachère, prénommée Catherine.

Gilbert Arguinart (orthographié par erreur Arguinard dans L’École libératrice) enseignait à l’école primaire Victor Hugo de Tarbes qui comprenait des classes de cours complémentaire. Il militait au Syndicat national des instituteurs et faisait partie du conseil syndical de la section départementale dont il devint le secrétaire général en 1960-1961. Délégué au congrès national du SNI, il fut assesseur de la présidence de la séance du 7 juillet 1961 consacrée aux questions pédagogiques. Lors de l’élection du bureau national en décembre 1961, il figura sur la liste des « ex-cégétistes » intitulée « Le prestige du SNI dépend d’une orientation correcte et ferme et de la vraie démocratie syndicale » en dix-septième position. Aux élections suivantes de décembre 1963, il signa le texte des candidats de la tendance, « Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort ». Toujours secrétaire de la section, il fut à nouveau candidat en 1965 en vingt-troisième position sur la liste « Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort » Pour la première fois, il était indiqué instituteur adjoint au collège d’enseignement général Victor Hugo. Il joua un rôle important notamment, avec Maurice Boëllman, dans la création en 1967, du nouveau collège Rousseau, qui prit le nom de Paul Eluard en 1976.

Gilbert Arguinart fut aussi, pendant trente ans, secrétaire adjoint puis trésorier de la section départementale de la Fédération des œuvres laïques, dont Robert Rozies fut le secrétaire général durant 21 ans. Décédés tous deux en 2015, à deux jours d’intervalle, un hommage leur fut rendu au siège de la FOL, associant la mémoire de ces « deux syndicalistes militants, humanistes, animés par une véritable mission : émanciper par l’éducation ».

C’est dans l’ancienne école Victor Hugo où il avait enseigné, que fut inauguré, en janvier 1989, le musée de la Déportation et de la Résistance des Hautes-Pyrénées, né de la volonté de 18 associations d’anciens combattants, résistants, déportés et patriotes.

Ses obsèques civiles eurent lieu au crématorium d’Azereix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198854, notice ARGUINART Gilbert [ARGUINART Yves, Gilbert] par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 6 janvier 2018, dernière modification le 5 janvier 2022.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 16785. — L’École libératrice. — La Dépèche, 18 août 2000, 7 mai 2014, 9 novembre 2015.

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