CHIQUOIS Hubert

Par Paulette Cavailler, notice complétée par Jean-Pierre Besse et René Lemarquis

Né le 6 août 1901 à La Chapelle-Gauthier (Seine-et-Marne), mort en déportation le 19 mai 1944 à Mauthausen (Allemagne) ; ouvrier agricole ; militant communiste ; responsable de la fédération CGT de l’Agriculture ; résistant.

Fils d’ouvrier agricole, Hubert Chiquois commença à travailler dans l’agriculture dès l’âge de douze ans après cinq années d’école primaire. Il fut successivement ouvrier agricole, bûcheron, employé à la TCRP, chauffeur de fours, garçon cimentier, terrassier, enfin de nouveau ouvrier agricole. Il fit son service comme soldat de 2e classe dans l’infanterie. Il épousa Germaine Bouju une ouvrière agricole, fille d’un jardinier.

Hubert Chiquois adhéra au Parti communiste en avril 1932, après discussion avec deux camarades qui fondèrent avec lui une cellule à La Chapelle-Gauthier (rayon de Melun) dont il fut trésorier. De 1932 à 1934 il participa à l’organisation de réunions publiques dans sa localité, au Chatelet-en-Brie et à Mormant. Il devint membre du Comité régional avec Fernand Soupé*. Avant son adhésion il avait déjà eu une activité sur le plan corporatif : gréviste à la TCRP en 1925 il lutta pour la réintégration des révoqués jusqu’en 1929, il fut délégué de chantier en janvier 1930 lors d’une grève du bâtiment à Boulogne-sur-Seine (Seine). Il fut membre du Syndicat unitaire des TCRP, dont il devint membre du CA de la Commission de contrôle, chargé de la collecte des cotisations. Il passa ensuite au Syndicat unitaire des cimentiers et maçons et fut enfin secrétaire adjoint du Syndicat agricole de Mormant.

Hubert Chiquois participa très activement aux grèves agricoles de Mormant, Moissy-Cramayel, Courpalay, etc. En 1936, il fut élu membre de la commission administrative et secrétaire adjoint de l’Union départementale réunifiée des syndicats de Seine-et-Marne comme représentant des unitaires (ex. secrétaire de l’UD-CGTU).

Candidat aux élections législatives de 1936, il démissionna de ses fonctions syndicales et renonça à ses indemnités pendant la période électorale. Il obtint 2 375 voix sur 19 359 votants, 12,1 % des suffrages exprimés contre 5,9 % en 1932. Chargé de la propagande syndicale parmi les ouvriers agricoles, il fut réélu en juillet 1936 secrétaire adjoint et propagandiste de l’Union départementale des syndicats.

En octobre 1936, il quitta la Seine-et-Marne pour Paris (du moins s’était-il fait domicilier 8 av. Mathurin-Moreau, siège syndical, XIXe arr.) mais il continua à militer parmi les ouvriers agricoles de Seine-et-Marne. Il fut secrétaire adjoint puis secrétaire de la Fédération CGT de l’Agriculture de 1937 à 1939. Il avait collaboré aux Cahiers du Bolchevisme (« La lutte pour la conquête des ouvriers agricoles et des petits paysans de Seine-et-Marne », n° 10-11, 15 mai-1er juin 1935) et il donna des articles à La Voix du Peuple (10 mars 1939), à l’Information de Seine-et-Marne. En 1938, il était directeur du Paysan, journal fédéral de l’UD-CGT de l’Hérault.

Blessé en 1940 puis fait prisonnier, Hubert Chiquois rentra dans ses foyers le 29 avril 1941. Pendant l’Occupation, il fut l’un des créateurs en Seine-et-Marne des groupes de Résistance OS (organisation spéciale) communistes. Sous le pseudonyme de Louis, il devint en mai 1942 commissaire politique des FTP de la Nièvre. Il fut arrêté le 29 septembre 1942 à Guérigny (Nièvre) et remplacé dans le triangle de direction par Louis Chevrin.

Interné à Compiègne (Oise), il fut déporté le 20 mars 1944 au camp de Mauthausen où il mourut le 19 mai 1944.

Son dossier au ministère des anciens combattants, qui donne ses deux autres identités, contient une attestation, datée du 11 juillet 1946, signée par Benoît Frachon*. Les autres attestations délivrées pour d’importants dirigeants de la résistance communiste sont généralement signées par Léon Mauvais*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19897, notice CHIQUOIS Hubert par Paulette Cavailler, notice complétée par Jean-Pierre Besse et René Lemarquis, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Paulette Cavailler, notice complétée par Jean-Pierre Besse et René Lemarquis

SOURCES : Profession de foi pour les élections de 1936. — RGASPI : 495.270.1273 (Classé A-AS). Proposé pour l’École centrale, refusé par le Secrétariat : trop jeune au parti. Autobiographie du 18 avril 1934. — Cahiers du Bolchevisme, 15 mai 1936. — La Voix de l’Est, 7 août 1937. — Dossier du ministère des Anciens combattants. — Compte rendu du congrès national de la fédération CGT de l’Agriculture, 1937. — Jean-Claude Martinet, Histoire de l’Occupation et de la Résistance dans la Nièvre, 1940-1944, La Charité-sur-Loire, Éditions Delayance, 1978.

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