THIBAULT Simone, Renée, Madeleine

Par Michel Chaumet, Claude Pennetier

Née le 7 février 1917 à Noirterre (Deux-Sèvres), morte le 13 décembre 2011 à Thouars (Deux-Sèvres) ; militante et résistante communiste des Deux-Sèvres ; déportée.

Fille de Célestin Thibault et de Marie Virginie Morin, fermiers, Simone Thibault était le douzième enfant d’une fratrie de quatorze. Placée dès l’âge de 8 ans chez un couple d’agriculteurs durant l’été, elle fut ensuite embauchée par Mathilde Chaignon, institutrice à Massais et militante communiste. Elle y effectuait de menus travaux. Mathilde Chaignon, qui prit rapidement sa retraite à Thouars, lui donna des cours de rattrapage pour passer le certificat d’études. En même temps, elle l’initia à la vie politique et lui enseigna les rudiments de la culture communiste de l’époque. Simone Thibault participa aux activités des groupes de jeunes et alla à des réunions à Paris au moment du Front Populaire.

Simone Thibault, encouragée par Mathilde Chaignon, entra dans l’OS 680 basée à Thouars en 1941 et participa aux activités de ce groupe de résistants communistes. Elle fut arrêtée le 5 juin 1942 par la 4° BPM d’Angers pour activité communiste, détention de poudre, revolvers, tracts, le tout provenant de chez Maxime Bacquet recherché par la police. Chez elle, la police anticommuniste trouva : « environ 140 brochures opuscules, affiches du P.C. ; plusieurs centaines de tracts imprimés et ronéotypés ; une lettre de Bacquet adressant un appel à ses camarades d’usine ; quelques écussons du PC et des JC ; un revolver à barillet à capsules de 6 mm avec une vingtaine de cartouches ; un revolver a barillet modèle 92, de calibre de 11 mm ; 14 balles de 9mm : deux bandes de mitrailleuse portant chacune 24 cartouches ; environ 4 kilos de poudre noire en baguettes ; deux mètres de cordon “Bickford” ; un morceau de mèche amadou de 25 cm ››. (Rapport du commissaire Poupaert) ainsi que des « effets et objets de toilette d’un individu nommé Berthou »

Inculpée de cinq chefs d’accusation : détention et propagation de mots d’ordre de la III° internationale, détention, transfert et cession d’armes de 1ère et 4ème catégories, détention et cession de poudre de guerre, elle fut condamnée à 2 ans de prison par la section spéciale de la cour d’appel de Poitiers le 21 juillet 1942. Quatre mois plus tard, elle fut condamnée à mort par le tribunal militaire allemand de la FK 677 de Poitiers qui rejugea l’affaire le 24 novembre 1942.

Sa peine fut commuée et elle fut déportée le 21 décembre 1942 à la prison de Lübeck jusqu’en février 1943, puis à celle de Cottbus, enfin dans les camps de Ravensbrück et Mauthausen jusqu’à sa libération le 22 avril 1945. Elle fut rapatriée par la Croix rouge.

Simone Thibault s’était mariée le 27 juillet 1946 à Argenton-l’Église (Deux-Sèvres) avec Claude Fardeau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article198982, notice THIBAULT Simone, Renée, Madeleine par Michel Chaumet, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 janvier 2018, dernière modification le 30 janvier 2018.

Par Michel Chaumet, Claude Pennetier

SOURCES : Base de la Fondation pour la mémoire de la déportation. — Maurice Rouzier, Jeunes résistants en Nord Deux-Sèvres. Au cœur de l’OS 680, 1941-1942, La Crèche, Geste éditions, 2012. — État civil.

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